La France doit se préparer à l’éventualité d’une attaque à l’arme chimique sur son sol. C’est le message qu’a fait passer Manuel Valls lors de l’ouverture des débats sur le projet de loi prorogeant l’état d’urgence, ce jeudi. Dans son discours, le premier ministre a estimé qu’il n’est pas impossible que l’État islamique (EI) parvienne à déclencher un attentat à l’arme chimique ou bactériologique dans l’Hexagone.
« Il faut aujourd’hui ne rien exclure. […] Je le dis bien sûr avec toutes les précautions qui s’imposent, mais nous le savons et l’avons à l’esprit : il peut y avoir aussi le risque d’armes chimiques ou bactériologiques », a-t-il déclaré devant les députés, après avoir rappelé l’armement déjà utilisé par les assaillants pour tuer 129 personnes à Paris : fusils d’assaut, bombes artisanales, grenades, ceintures et gilets d’explosifs.
Face à ce péril, les agences de renseignement et les services de sécurité sont en première ligne. Les professionnels de santé aussi. Mais afin de limiter les risques qu’un tel scénario ne se produise, des actions doivent être menées pour sécuriser les lieux publics ainsi que les zones accueillant des produits chimiques des micro-organismes très pathogènes. C’est le cas par exemple des industries classées « Seveso ».
D’après les informations du site Usine Nouvelle, une réunion s’est tenue mardi entre le ministère de l’écologie et l’union des industries chimiques pour acter le principe de « retirer les informations sensibles des sites Internet ». La raison ? Il s’agit d’éviter de fournir des indications trop précises sur la nature des produits qui sont stockés dans ces établissements, pour éviter d’en faire des cibles de choix.
Retirer les informations sensibles des sites Internet.
Philippe Prudhon, en charge de la direction des affaires techniques de l’union des industries chimiques, explique que les informations communiquées jusqu’à présent aux riverains « répondaient à un besoin majeur de transparence » pour éviter de leur donner l’impression que des choses inavouables sont stockées dans certains bâtiments.
Or, cette transparence pose désormais un problème et la menace terroriste incite maintenant à faire marche arrière. Ainsi, dans le cadre d’une analyse site par site, il a été décidé « de continuer à indiquer la quantité de produits dangereux hébergés au sein d’une usine, mais de ne plus préciser en détails le type exact de produits et le bâtiment en question » .
[floating-quote float= »right »]1 171 sites en France.[/quote]
Il y a 1 171 sites « Seveso » en France. Cet été, le ministère indiquait que la moitié de ceux se trouvant dans l’Hexagone est classée dans la catégorie de « seuil haut ». C’est là que sont stockées et manipulées les matières les plus dangereuses. Mais c’est aussi ici que sont prévues les règles de sécurité les plus sévères, afin d’éviter que des substances ne soient récupérées en vue de commettre un attentat.
Cela étant, les pouvoirs publics n’ont pas attendu le massacre du 13 novembre pour sécuriser les sites « Seveso ».
Des mesures de sécurité supplémentaires ont ainsi été mis en place à la suite de l’attentat de Saint-Quentin-Fallavier, lorsqu’un homme a mené une attaque dans une usine de production de gaz industriels, et des explosions suspectes sur le site pétrochimique de Berre-l’Etang. Si la piste terroriste n’est pas privilégiée, ces affaires montrent les risques qui peuvent planer sur ces zones.
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