Lors de l’hommage national pour les victimes des attentats, le gouvernement a cru bon d’organiser une opération invitant les Français à afficher leur fierté de la France avec des drapeaux aux fenêtres et des selfies sur les réseaux sociaux. Une initiative qui fait polémique.

Un hashtag sur les réseaux sociaux pour afficher sa fierté de la France. Tel est l’un des axes que le gouvernement a choisi de privilégier lors de l’hommage national aux 130 victimes des victimes des attentats du 13 novembre, avec la proposition de pavoiser son domicile du drapeau tricolore et la tenue d’une cérémonie solennelle dans la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides, qui s’est déroulée ce vendredi matin.

Les Français étaient ainsi conviés à participer à l’évènement sur le web, en prenant un selfie d’eux-mêmes (ou une photo plus classique) montrant les trois couleurs bleu-blanc-rouge. C’est ainsi que sur Twitter, le hashtag #fiersdelaFrance a vite gagné en popularité auprès des usagers, même si c’était une initiative pilotée par le gouvernement : les photos se sont ainsi très vite multipliées sur le web.

L’idée du gouvernement n’a toutefois pas été accueillie avec satisfaction par tous les internautes.

Si le hashtag a permis à de nombreux Français d’afficher leur solidarité à leur façon, d’autres ont vertement dénoncé l’opération (comme Benoît Tabaka, qui a eu le malheur d’assister sur place au massacre du Bataclan), qui a mélangé un peu trop vite le deuil de la nation et la nécessaire retenue qu’impose la solennité du moment avec l’organisation d’une opération de communication organisant artificiellement la manière dont les Français doivent montrer leur attachement à la France.

https://twitter.com/Padre_Pio/status/669964186915598336

https://twitter.com/Padre_Pio/status/669965032311140352

https://twitter.com/Padre_Pio/status/669965388663361536

D’autres ont profité du hashtag pour avancer leurs critiques contre la politique actuelle du gouvernement (en particulier les récents textes de loi sur le terrorisme et le numérique), pour mettre en avant certains épisodes plus sombres de l’histoire française, pour dénoncer sa politique internationale ou encore la montée inexorable de l’extrême-droite dans les résultats des élections.

https://twitter.com/laurentchemla/status/669990159371403269

https://twitter.com/Clyde_Barrow_/status/669924355682476032

https://twitter.com/Abdelkarter/status/670201552020328448

Et pour ne rien arranger, Slate a aussi découvert que le hashtag #fiersdelaFrance avait déjà été utilisé par le gouvernement pour tout autre chose : une opération promotionnelle vantant les qualités du pays dans divers secteurs (économie, sport, science, cuisine culture…) ! Un couac quelque peu malheureux vu son emploi dans un contexte beaucoup plus lourd et solennel aujourd’hui

D’autant que le mot-clé a été utilisé encore très récemment : alors que la mise en avant des mérites français a débuté cet été sur Twitter, on trouve en effet un tweet daté du 24 novembre vantant le succès hexagonal dans une compétition musicale. C’est à dire trois jours avant l’hommage national.

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