Le responsable de l’association interprofessionnelle de l’industrie britannique du disque a récemment admis que l’industrie culturelle avait mal négocié l’arrivée d’Internet et le développement de Napster. Il regrette que le secteur musical n’ait pas assez investi le web pour proposer des offres dès le début, pour mieux concurrencer le P2P.

Triste aveu de la part de Geoff Taylor, le dirigeant de la British Phonographic Industry (BPI), une association interprofessionnelle de l’industrie britannique du disque. Il aura fallu 10 ans pour en arriver là, mais Taylor a récemment admis que l’industrie musicale n’aurait pas du combattre Napster, mais plutôt s’engager à ses côtés, voire l’embaucher, au lieu d’étrangler ce nouveau modèle économique pour des problèmes touchant au droit d’auteur. Il estime par ailleurs que l’absence d’une bonne protection logicielle sur les chansons a également empêché le bon suivi des titres et la juste rétribution financière des artistes. S’il a fallu autant de temps à un haut responsable de l’industrie culturelle pour arriver à ce constat, peut-être qu’une modification des rapports exécrables entre l’industrie culturelle et les internautes « pirates » arrivera d’ici 2019…

Le dirigeant de la BPI a estimé que l’industrie a manqué un virage en ne se positionnant pas plus rapidement et plus massivement sur Internet pour vendre des albums de musique. Lorsque la brèche du téléchargement illégal a été ouverte, il a été impossible de la colmater puisque les ayant-droits ont montré une certaine frilosité à s’engager pleinement sur le web. Résultat, le « marché » s’est complètement fait damer le pion par les échanges gratuits sur les réseaux P2P. Néanmoins, si Geoff fait une certaine auto-critique du comportement de l’industrie culturelle, il estime que le peer-to-peer illégal est une source de préjudices pour l’industrie.

Ainsi, Geoff Taylor pense qu’un téléchargement illégal d’une musique équivaut à une vente non réalisée en magasin, ce qui représente une perte pour ce secteur. En revanche, aucune hypothèse sur une concurrence plus accrue d’autres secteurs, comme les jeux vidéo ou le cinéma, est envisagée, ce qui est étonnant au regard de la progression de ces modes de divertissement.

Jim Killock, de l’Open Rights Group, a salué le constat honnête de Taylor, mais rappelle que le risque pour les utilisateurs anglais d’être déconnecté reste grand. La guerre du droit d’auteur entre l’industrie culturelle et les internautes pratiquant le téléchargement illégal est donc loin d’être terminée selon lui. « En essayant de persuader le gouvernement de mettre un frein sur les utilisateurs, ils risquent de s’aliéner leurs plus grands fans de musique » a-t-il averti. Dernièrement, un ministre britannique avait rejeté la riposte graduée avec coupure, la jugeant trop draconienne.

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