La réunion a abouti à une promesse de « stratégie offensive de contre-discours » à l’encontre de l’État islamique.
Ce jeudi matin, la secrétaire d’État au numérique Axelle Lemaire réunira dans son cabinet à Bercy les responsables juridiques et affaires publiques d’Apple, Facebook, Google, Microsoft et Twitter. Selon l’agenda officiel de Mme Lemaire, il s’agit d’aborder avec eux la « mobilisation citoyenne sur les plateformes numériques pendant les attentats du 13 novembre ».
En apparence la réunion se veut positive. Beaucoup plus en tout cas que celle provoquée par Bernard Cazeneuve après les attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l’épicerie juive de la porte de Vincennes. Les géants du web s’étaient alors fait remonter les bretelles pour qu’ils accentuent la censure de la propagande légale mais choquante, pour qu’ils soient plus proactifs dans la lutte contre les messages illégaux d’apologie du terrorisme, et si possible qu’ils renoncent au chiffrement intégral de leurs services.
Avait alors été annoncée par le ministre de l’Intérieur la création d’une « plateforme de bonnes pratiques dans la lutte contre la propagande terroriste sur le Net, qui a été actée lors de la réunion, inscrivant cette relation dans un processus solide et durable ».
Apporter des améliorations pour gérer à l’avenir un tel état d’alerte
C’est dans ce cadre que la réunion de jeudi devrait alors lieu, pour encourager et systématiser cette fois des initiatives prises lors des attentats de Paris, comme le Safety Check activé par Facebook, le conseil de Twitter visant à suivre le compte officiel de la Préfecture de police plutôt que des comptes diffusant de fausses rumeurs susceptibles de créer des mouvements de panique, ou encore le relais de mouvements collectifs spontanés comme l’opération Portes Ouvertes.
Mais même les premiers concernés n’en savent rien. « C’est conduit par le Ministère donc nous n’avons plus d’informations à vous donner », nous indique en off l’une des entreprises concernées.
Interrogé par Numerama, le cabinet d’Axelle Lemaire se fait un peu plus précis. La réunion du 3 décembre vise à « faire le point sur l’action des réseaux sociaux et principales plateformes, en soutien des initiatives citoyennes lors des attentats du 13 novembre », nous explique-t-on.
[floating-quote float= »right »]Les entreprises sont de plus en plus conscientes de leur responsabilité[/quote]
« On a pu constater le rôle positif des grandes plateformes du net dans le gestion de cette situation de crise : retrait de certains contenus illicites, relais des communications de la Préfecture de police, mais aussi soutien à la population (security check facebook) et/ ou relais des initiatives citoyennes (mise en avant des hashtag #portesouvertes, #rechercheparis etc.). On a notamment pu constater que ces entreprises, de plus en plus conscientes de leurs responsabilités depuis les attentats de janvier, sont de plus en plus dans une logique de dialogue et de collaboration avec les autorités. »
Mais la réunion ne vise pas qu’à distribuer un satisfecit général et la présence d’Apple, qui n’édite aucun réseau social, montre que l’ordre du jour pourrait aller plus loin. « La ministre a souhaité réunir les principaux acteurs du net afin de faire le bilan des actions menées, et des améliorations possibles pour gérer à l’avenir un tel état d’alerte », prévient Bercy. Nul doute que la question des informations officielles à mettre en avant ou des informations nouvelles à cacher sera une préoccupation majeure du gouvernement, et que la question du chiffrement des mobiles sera encore abordée.
Une communication officielle devrait être organisée jeudi pour donner plus de détails sur ce que pourraient être ces « améliorations » attendues.
Selon Le Figaro, la réunion impliquera également l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC), et « elle sera suivie d’un déjeuner de travail entre Axelle Lemaire [et] Didier Casas, le président de la Fédération française des télécoms, durant lequel sera abordée la gestion de crise par les opérateurs ».
(Article mis à jour avec les informations complémentaires du Figaro)
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