Pour attirer sur son nouveau portail un public jeune sensible à la publicité, et donc potentiellement rentable, l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) a eu la bonne idée de créer une section « INA.pub » largement mise en avant sur son site internet. L’outil permet de retrouver certains des spots qui ont eu le plus de succès dans l’histoire de la télévision, comme les célèbres publicités Orangina, Banga, ou Saupiquet. Succès garanti pour les spots les plus drôles ou pour ceux qui invitent le plus à la nostalogie.
Mais comme à chaque fois qu’un service basé sur des contenus a du succès, ceux qui fournissent ces contenus veulent leur part du gateau, même si elle ne fait pas partie de leur rémunération habituelle. Mais c’est encore particulier lorsque la diffusion la plus large possible de ces contenus est la raison-même de leur existence. Ainsi des publicitaires se sont émus auprès du ministre de la culture Frédéric Mitterrand que l’INA a ouvert son service sans même demander l’autorisation aux réalisateurs, scénaristes, producteurs ou acteurs des films publicitaires, qui ne sont parfois pas cités par le site (ils ne le sont pas plus à la télévision). Et lorsqu’à chaque fois que le droit moral est évoqué, les affaires pécunières ne sont pas loin derrière.
Dans une lettre adressé le 29 juin dernier à F. Mitterrand le président de la société de production FAC Télévision Olivier Champeaux a ainsi rappelé que « les publicités résultent de contrats privés entre annonceurs et publicitaires« , et que « l’INA, sous couvert de service public, fait de l’argent sur des contenus qui ne lui appartiennent pas« .
« Ce sont des pirates« , n’hésite pas à conclure M. Champeaux, cité par Les Echos.
Des pirates qui, cette fois-ci, doivent beaucoup plaire à la plupart des industriels qui n’ont pas à payer les moindres frais de diffusion des spots, contrairement aux télévisions qui facturent très cher la seconde d’antenne.
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