Après avoir refusé de supprimer des messages considérés par Ankara comme de la propagande terroriste, Twitter s’expose à une amende et à des mesures de rétorsion. Le réseau social a décidé d’aller en justice.

Twitter ne laissera pas la Turquie lui infliger une amende sans combattre. Considérant que la sanction décidée par les autorités turques ne repose sur aucune base légale, le réseau social a choisi jeudi de porter l’affaire devant le tribunal d’Ankara. En arrière-plan se joue la question de la censure du site communautaire, qui est depuis longtemps dans le viseur de Recep Tayyip Erdogan, le président de la Turquie.

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En effet, il s’agit plus d’une affaire de principe que d’une question de montant pour le service.

Twitter a les reins suffisamment solides pour régler une amende de 45 000 euros. Mais celle-ci a été prononcée parce que l’entreprise a refusé de retirer des messages considérés par le pouvoir en place comme de la « propagande terroriste ». Les contenus litigieux font référence au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui est un mouvement que combat sans relâche Ankara.

Des menaces de blocage à peine voilées.

L’amende n’est toutefois pas le plus gros problème de Twitter. Ce que risque vraiment le réseau social, c’est un blocage total ou partiel de sa plateforme en Turquie. Des menaces de cette nature ont été prononcées mercredi par le ministre des télécommunications Binali Yildirim, qui a évoqué des mesures de rétorsion contre le site après son refus de nettoyer son service des messages pro-PKK.

D’après le rapport de transparence publié chaque semestre par Twitter, la Turquie est l’un des pays qui demandent le plus souvent des informations sur des comptes (derrière les USA et le Japon). En revanche, il s’agit de très loin du pays qui sollicite le plus le réseau social pour qu’il supprime des contenus. Il en représente en effet 99 % des demandes reçues au cours des six derniers mois de 2015.

Twitter a été banni plusieurs fois par les autorités turques, souvent en réaction à des faits d’actualité, et cela malgré la décision rendue par la cour suprême turque jugeant le blocage illicite en avril 2014.

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