C’est le genre de mesures que les Occidentaux ne connaissent pas encore. Le Japon, véritable pionnier dans la téléphonie mobile, envisage de brider les capacités audio d’un téléphone mobile si jamais des fichiers musicaux récupérés de façon illicites sont repérés sur le terminal mobile. Selon El Mundo, ce système de surveillance pourrait être déployé dès l’année prochaine.

S’il est sans aucun doute le pays le plus avancé dans le secteur de la téléphonie mobile personnelle, cette position de pionnier des télécoms impose au Japon de faire face à des problématiques que les pays occidentaux en Europe ou en Amérique du Nord ne connaissent pas encore. En effet, alors que la France s’apprête à accueillir un quatrième opérateur national disposant d’une licence 3G, le Japon profite depuis bien longtemps d’un réseau de bien meilleure qualité.

Ces appareils étant devenus tellement sophistiqués et performants que les Japonais les utilisent de plus en plus pour surfer sur le web afin de dénicher du contenu en tout genre. Et parmi les activités favorites, on retrouve bien entendu le téléchargement illicite de musique… au grand dam de l’industrie du disque locale, qui avait déjà fort à faire avec la surveillance des ordinateurs nippons.

Ainsi, pour endiguer une tendance qui finira tôt ou tard par arriver sur le Vieux Continent et chez nos voisins outre-Atlantique, le gouvernement japonais et les ayants droit locaux souhaitent déployer au plus vite un nouveau système « pionnier » conçu pour empêcher la copie illicite de musique sur les terminaux mobiles. C’est le quotidien espagnol El Mundo qui dévoile ce projet, qui rappelle d’ailleurs que les estimations chiffrent à 400 000 le nombre de titres piratés chaque année dans l’archipel.

Assez proche du principe de la riposte graduée, cette mesure proposerait dans un premier temps l’envoi de messages d’avertissement sur les mobiles des Japonais suspectés de télécharger ou d’échanger des titres protégés par le droit d’auteur. En cas de récidive, le nouveau système pourrait dès lors agir directement sur les fonctionnalités audio de l’appareil . Si les détails ne sont pas encore tout à fait connus, on imagine aisément que la qualité sonore serait dégradée ou certaines paramètres tout simplement inaccessibles.

Probablement lancé dès le mois d’avril de l’année prochaine, ce système reposerait en fait sur une base de données centrale qui contiendrait des informations précises sur les musiques protégées et sur les musiques librement partageables, afin de vérifier le contenu de l’appareil. Cette mesure doit avoir pour conséquence d’inciter les Japonais à se diriger plus massivement sur les plates-formes légales de téléchargement, où le prix moyen constaté est de 2,24 euros l’unité (environ 300 yens).

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