Alors, vous pensez être anonyme sur le web ? Hé bien les dernières affaires ont démontré que ce sentiment de protection – et sans doute d’impunité – n’est en réalité qu’une chimère. Nul besoin de trouver la faille ou l’erreur, il suffit « simplement » de passer par les tribunaux… du moins, au Canada.

L’anonymat et la liberté d’expression sur Internet sont des notions finalement très relatives sur le web. Le mois dernier, nous vous rapportions l’histoire de cette jeune femme canadienne qui avait vu son identité révélée au grand jour suite à la plainte d’une mannequin qui était constamment critiquée – si ce n’est insultée – sur l’espace personnel de la bloggueuse. Assez irritée par la décision de Google de lever le voile sur son anonymat, la jeune femme a depuis décidé de contre-attaquer en portant plainte contre l’entreprise américaine.

Dans cette nouvelle affaire, il s’agit finalement des mêmes problématiques. Alors que l’université canadienne de York était bien décidée à accueillir Martin Singer comme doyen de la faculté, l’arrivée de ce nouvel élément dans l’établissement n’a semble-t-il pas fait que des heureux. Ainsi, peu après cette annonce, un e-mail assez peu flatteur a commencé à circuler sur les différentes boîtes aux lettres de la faculté, accusant Martin Singer de « mentir sur son parcours » et accusant le président de l’université, Mamdouh Shoukri, de perpétrer une « une fraude scandaleuse« .

Il va sans dire que les appels à la démission du président de l’université n’amusèrent pas vraiment l’administration de l’établissement qui décidé de passer par la voie judiciaire pour mettre fin à cette campagne de dénigrement. Dans un premier temps, la direction pu obtenir de Google les adresses IP des individus se connectant sur le compte Gmail. Puis, dans un second temps, les fournisseurs d’accès Internet (Bell Canada et Rogers Communications ) furent identifiés.

« La liberté d’expression n’est pas sans limites » a ainsi déclaré l’avocat de l’Université de York, Will McDowell. Du côté de Google, un porte-parle a déclaré que l’entreprise « coopère avec les juridictions locales et le processus judiciaire, en particulier lorsqu’il s’agit d’ordonnances ou d’assignations. Dans le même temps, nous avons une équipe juridique qui scrute ces requêtes et vérifient bien qu’elles ne suivent pas uniquement la lettre de la loi, mais également son esprit« .

Désormais, l’université de York possède quelques 6 noms sur les 12 personnes suspectées d’avoir eu accès au compte Gmail. Mais ces révélations successives où l’anonymat sur le web est régulièrement levé pour faire progresser la justice comporte tout de même un risque. Que faire quand certains internautes chercheront à être encore plus anonymes sur le web ? Les récentes actions judiciaires pourraient pousser certains d’entre eux à être encore moins repérables sur la toile.

Qu’importe le niveau de sécurité choisi pour se protéger, estime Sam Gustin, du Daily Finance. Si les autorités ou n’importe quel plaignant aura sans doute quelques difficultés pour obtenir des informations sur un internaute, il suffira juste de passer par le système judiciaire.

Ainsi, les requêtes de recherche sur le moteur de recherche Google ont été régulièrement été utilisées dans des affaires similaires, notamment dans une affaire récente e nFloride où un internaute a été reconnu coupable d’un meurtre en se basant sur les recherches effectuées : « traumatisme, les affaires, arme à feu, à la poitrine droite ».

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