Comme il l’avait fait avec la loi Hadopi 1, Jack Lang a voté mardi la loi Hadopi 2 contre la position du Parti Socialiste. « Avec ma conscience« , a nuancé l’ancien ministre de la Culture qui était ce matin l’invité de Nicolas Demorand sur France Inter. « Je n’ai qu’une seule règle : ma conviction, ma conscience, ma fidélité à tous les combats que nous avons menés avec Mitterrand« , a-t-il ajouté.
« Je ne comprends pas que mes camarades socialistes aient pu voter contre un tel texte alors que nous avons sans cesse adopter des lois… la loi sur le prix du livre, la loi sur le cinéma, la loi sur le droit d’auteur, qui régulent l’économie de la culture et protègent les droits des artistes et des auteurs« , a rappelé Jack Lang.
Déjà lors des débats sur le projet de loi Hadopi 1, Jack Lang avait dit pendant 4 minutes au journal de TF1 qu’il ne comprenait pas la position de ses camarades socialites. Pas étonnant pour quelqu’un qui ne s’était jamais présenté une seule minute à l’hémicycle pour entendre leurs arguments. Et lorsque le Conseil constitutionnel a reconnu la validité des arguments de l’opposition, en constatant que le projet de loi était notamment contraire aux droits de la défense et à la liberté d’expression, Jack Lang avait critiqué les sages et trouvé leur décision « étrange« .
Idem avec le projet de loi Hadopi 2, où Jack Lang n’a pas davantage fait honneur de sa présence au Palais Bourbon.
« Le dissident ce n’est pas moi, continue-t-il d’affirmer, ce sont ceux qui se mettent en infraction avec nos traditions, notre idéal« . Sous-entendu, les députés socialistes qui défendent la contribution créative en échange d’une libéralisation des copies sur Internet vont dans le sens contraire des idées socialistes.
« Etrange », de la part de celui qui avait défendu devant l’Assemblée la taxe pour copie privée pour légaliser la copie des cassettes audio et vidéo.
Jack Lang a fait tout de même un constat et une proposition justes ce matin. « Il y a toute une série de mesures à prendre, en particulier la question du droit d’auteur est posée« , a-t-il avancé. « Depuis la Révolution Française qui a posé les fondements du droit d’auteur il y a un empilement de textes incompréhensibles. Moi je préconise l’organisation d’Etats généraux du droit d’auteur pour qu’on puisse de manière beaucoup plus simple et claire protéger les droits des auteurs et des artistes« .
Il faudra, c’est vrai, en arriver à une telle remise à plat, au niveau international (puisque tout est scellé dans le marbre des traités internationaux). Ce qui promet de vifs déchirements entre ceux qui veulent garder voire accentuer la philosophie actuelle du droit, et ceux qui prônent une autre vision du droit d’auteur, plus équilibrée en faveur des droits du public.
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