Qu’est-ce que les influenceurs Illan Castronovo, Simon Castaldi, Gaëtan Debled, Capucine Anav, Anthony Matéo et Léa Montchicourt ont en commun ? Les six personnalités viennent de se faire épingler par la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence de la Consommation et de la Répression des fraudes), et doivent désormais afficher des publications particulières sur leur compte Instagram, depuis le 1er juin 2023.
Les messages, quasiment tous identiques, précisent la nature des faits reprochés à chaque influenceur. Pratiques commerciales trompeuses, absence de message mentionnant l’intention commerciale, promotion de site de conseil en paris sportifs… la liste des griefs est longue. L’injonction de la DGCCRF impose de garder ces publications en ligne pendant 30 jours pour Illan Castronovo et Simon Castaldi. Capucine Anav a quant à elle indiqué dans une story Instagram qu’elle devra la garder pendant 15 jours, et qu’elle devra également repartager toutes les 24h en story le message.
Des mentions manquantes et des pratiques commerciales trompeuses
C’est la première fois que des influenceurs français doivent publier ce genre de message sur leurs réseaux sociaux. Les injonctions font suite à des contrôles réalisés par la DGCCRF auprès des influenceurs lors du premier trimestre 2023. Sur les 50 créateurs de contenus qui avaient été inspectés, 30 ne respectaient pas les règles, avait dévoilé la DGCCRF dans un rapport publié le 3 mai 2023. Dans la foulée, Bruno Le Maire avait également annoncé sur France Info qu’il allait « donner les noms » des influenceurs fautifs. C’est maintenant chose faite pour six d’entre eux — d’autres seront peut-être dévoilés par la suite.
Dans le détail :
- Simon Castaldi « était rémunéré par des partenaires commerciaux pour promouvoir leurs produits ou services dans ses communications. Toutefois, les communications en question ne mentionnaient pas leur intention commerciale », indique la DGCCRF.
- Léa Montchicourt, connue sous le pseudo Instagam @Leadorables, ne mentionnait pas l’intention commerciale « sur l’ensemble des séquences vidéos des contenus publiés » lorsqu’elle était rémunérée selon la DGCCRF. Elle a juste relayé l’injonction de la DGCCRF dans une story.
- Pour Gaëtan Debled, l’enquête de la DGCCRF a montré qu’il ne mentionnait pas sur toutes ses vidéos qu’il était rémunéré pour promouvoir des produits. Pour l’instant, le message de la DGCCRF n’apparait pas sur son compte Instagram.
- Pour Capucine Anav, la DGCCRF a relevé plusieurs pratiques commerciales trompeuses. Elle n’a pas indiqué le caractère publicitaire de certaines stories pour lesquelles elle était rémunérée ; elle a « utilisé comme argument de promotion l’absence de Bisphénol A dans des biberons et tétines pour enfants, alors que l’utilisation de cette substance est interdite par la loi ». Elle a également allégué sur les « bienfaits sur la circulation ou la santé » de certains produits « alors que ces informations sont fausses ou non justifiées », et « assuré la promotion d’un dispositif dit de patchs mobiles anti-onde » — des patchs qui n’ont aucun bénéfice pour la santé.
- Pour Anthony Matéo, la DGCCRF parle de cas de pratiques commerciales trompeuses sur son compte Instagram et Snapchat. Il n’aurait pas précisé avoir été rémunéré pour réaliser certaines stories. Surtout, il aurait fait la promotion d’injections d’acide hyaluronique, expliquant qu’elles pouvaient être réalisées par « une esthéticienne ne disposant pas de la qualité de médecin », ce qui n’est pas le cas. Pour l’instant, il est le seul influenceur à avoir mis son compte Instagram en privé — il est donc impossible de savoir s’il a bien publié le message de la DGCCRF.
- Enfin, pour Illan Castronovo, la DGCCRF indique qu’il a eu des pratiques commerciales trompeuses sur son compte Instagram ainsi que sur sa chaîne Telegram. L’influenceur aurait fait la publicité d’un site de conseil en pari sportif, et aurait affirmé, de manière trompeuse, qu’il « augmentait les chances de gagner aux jeux d’argent et de hasard ». Il aurait également « présenté un service de cashout d’une partie du solde disponible au titre du Compte Personnel de Formation, susceptible de caractériser l’infraction d’escroquerie ». Il n’aurait de plus pas précisé lorsque certaines de ses stories étaient rémunérées.
Les contrôles devraient se poursuivre dans les prochains mois, d’autant plus qu’une loi encadrant les pratiques commerciales des influenceurs vient d’être adoptée par le Parlement le 1er juin 2023. Le texte comporte de nombreux changements, notamment sur les produits et services que les influenceurs ont le droit de promouvoir.
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