La Ligue Odebi est en colère. Adepte des méthodes fortes et des discours tranchés, le collectif a pris sa plus verte plume pour réagir à l’adoption définitive, mardi, du projet de loi Hadopi 2. C’est, selon la Ligue, le fait d’un « personnel politique médiocre, inadapté à son époque et dont les faits et gestes sont enveloppés d’une odeur nauséabonde de corruption« . Elle ne parle pas seulement de la pression constante exercée par les lobbys du droit d’auteur sur les parlementaires, mais d’un climat plus général en citant par exemple la « petite loi entre amis » qui a permis de sauver la Scientologie de la dissolution, ou de l’amendement socialiste qui a cet été supprimé la peine d’inéligibilité pour les « manquements au devoir de probité ».
La Ligue Odebi place dans un même panier la droite et la gauche. Elle fait remonter les premières tentatives de contrôle d’Internet à l’ère Jospin, avec l’adoption d’une loi pour la sécurité intérieure (LSI) qui, sous prétexte de lutte contre le terrorisme, a imposé une longue conservation des données de connexion des internautes. Entre la LSI, la loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN), la loi DADVSI et les deux lois Hadopi, « les droits d’auteur, la pédophilie (pour la LCEN) ou le terrorisme (pour la LSI et la futur LOPPSI) n’étaient que des prétextes visant à jouer sur les affects du peuple Français pour lui faire peur et le contraindre à accepter des privations de libertés indignes d’une démocratie moderne« , accuse la Ligue.
Sans mâcher ses mots, bien au contraire, elle ajoute que « pendant 7 ans, les députés et les sénateurs se sont comportés en prostituées de luxe à la solde de quelques lobbys rétrogrades« .
Elle est extrêmement amère du fait que, pour avoir critiqué auprès des parlementaires et des médias « ces lois inefficaces, dangereuses et rétrogrades« , « nous, citoyens français, nous sommes fait traiter de Nazis, de collabos, avons été décrits comme des pédophiles un brin terroristes alors même que ne nous demandions plus de transparence et d’équité« .
« Comment, qu’on soit libéral de droite, libéral de gauche, communiste, socialiste ou Gaulliste, peut-on continuer à supporter de tels affronts à l’intelligence« , demande la ligue. « Comment pouvons-nous expliquer à nos enfants qu’il faut respecter des institutions qui ne se respectent plus elles-mêmes ?«
En résume, conclut la Ligue Odebi, « ce vote marque la victoire finale de la corruption contre la démocratie dansce qui convient d’appeler maintenant la République Banannière de France « .
Elle appelle les Français à la désobéissance civile, ce qui sera de toute façon le cas dans les faits. Comme nous l’avait un jour confiée une professeur de Droit canadienne, toutes les lois qui visent à restreindre la liberté de copier des citoyens ne sont que des lois d’incitation à la désobéissance civile.
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