La lutte contre le piratage passe aussi par l’utilisation de la technologie. Après la saga des DRM, voilà que l’institut national de recherche japonais, en association avec Sharp, a mis au point un dispositif très particulier pour lutter contre l’enregistrement illégal des films projetés au cinéma : la diffusion de flashs infrarouges à travers l’écran. Un système dont l’efficacité n’est pas certaine, mais dont le coût sera gigantesque s’il faut le déployer partout dans le monde.

Si la lutte contre le piratage repose principalement sur un socle législatif favorable, comme la DADVSI ou Hadopi en France, les ayants droit s’appuient aussi sur la technologie pour tenter de refréner ce phénomène. L’exemple le plus fameux reste le DRM (Digital Right Management – Gestion des Droits Numériques), véritable cas d’espèce de la technologie conçue pour brider l’utilisateur. Or, cette fois, l’institut national de recherche japonais (le National Institute of Informatics) a mis au point un système assez novateur en coopération avec Sharp. Celui-ci permettrait ni plus ni moins de saboter n’importe quel enregistrement réalisé dans une salle de cinéma.

En effet, la technologie mise au point par l’institut et la société japonaise se base sur les rayonnements infrarouges. Ces flashs traversent l’écran blanc en profitant des minuscules trous répartis sur la surface de la toile. Si ces trous avaient été initialement réalisés pour permettre au son de parvenir correctement au public, désormais ils serviront d’arme anti-piratage. Les concepteurs ont indiqué par ailleurs que ces flashs pourront atteindre la vitesse de 10 flashes par seconde, tout en restant imperceptible pour un l’oeil humain.

Néanmoins, rien indique que l’opération est absolument sans risque pour le cinéphile. Si l’oeil ne capte pas les rayonnements infrarouges, ce procédé peut néanmoins affecter la vue en provoquant une fatigue visuelle. Par ailleurs, l’utilisation d’ondes infrarouges peut conduire à l’émission de chaleur dans la salle. Enfin, quid des filtres à infrarouges sur les caméscopes ou les appareils photo ?

Certes, les films directement enregistrés en salle sont généralement marqués numériquement d’une façon ou d’une autre. Mais jusqu’à présent, il n’y a eu aucune méthode fiable pour arrêter ce phénomène d’enregistrement en salle. Selon l’American Film Institute, les dommages économiques causées par les films issus de CAM ou TELESYNC seraient évalués à trois milliards de dollars par an.

On n’ose alors imaginer le coût d’une telle technologie, qui pour être vraiment efficace devra être déployée dans tous les cinémas du monde, même ceux des petites bourgades ou spécialisés dans les films d’art et d’essai… un déploiement sans aucun doute vain, car des matériels insensibles aux infrarouges existent, comme certains capteurs photographique.

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