La députée UMP Valérie Boyer a déposé récemment une proposition de loi doté d’un unique article concernant les photos retouchées de personnalités publiques. L’objectif annoncé est de renforcer la santé publique, en évitant notamment que les jeunes filles suivent des critères de beauté intenables. Une proposition accueilli avec un certain scepticisme par la profession, en particulier chez les photographes et les magazines de mode ou à destination des adolescents.

Sera-t-il bientôt nécessaire de rajouter une mention « Photographie retouchée afin de modifier l’apparence corporelle d’une personne » ? La députée UMP Valérie Boyer a justement déposé ces derniers jours une proposition de loi en ce sens, « relative aux photographies d’images corporelles retouchées« .

Si l’objectif n’est évidemment pas d’interdire la retouche photo, la politique souhaite que la disparition d’un bourrelet disgracieux, le rajeunissement d’un mannequin ou la correction d’un vilain défaut ne puisse plus se faire sans une mention claire et explicite.

La parlementaire de la majorité estime que son texte a pour « objectif de lutter contre la diffusion d’une représentation erronée de l’image du corps dans notre société« , allant jusqu’à évoquer un « objectif de santé publique« . «  Ces images peuvent conduire des personnes à croire à des réalités qui, très souvent, n’existent pas. «  Elle pense aux ados, qui  » en 6ème ont toutes intégré que pour être bien dans la vie, il faut être mince » a-t-elle ainsi déclaré, en pensant évidemment aux jeunes filles influencées par les canons actuels de la mode et de la beauté.

De nombreux supports seraient ainsi concernés, allant des journaux aux magazines en passant par les inévitables affiches publicitaires. Reste à savoir si cette loi aura néanmoins un impact sur la presse écrite, mais également sur les diverses personnalités, certainement peu désireuses de voir leurs défauts mentionnés au bas d’une photographie. C’est tout de suite moins glamour. En tout cas, l’arrivée de ce texte fait réagir la profession.

Pour Michelle Fitoussi, journaliste à Elle, « c’est prendre les consommateurs pour des idiots« . Le photographe Jean-Philippe Robin, lui, juge l’arrivée d’une telle proposition un peu tardive : « les photos aujourd’hui, c’est pratiquement de la chirurgie. C’est un peu tard de se réveiller maintenant, on essaie de se donner bonne conscience.« .

Il est néanmoins regrettable que seules les « photographies publicitaires » soient concernées par le texte proposé par la députée UMP. Dès lors, les photographies réalisées par un reporter pour le compte d’un quotidien pourraient être exemptées de toute mention. On se souvient tous des photos-montage concernant Nicolas Sarkozy ou Rachida Dati.


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