La semaine dernière, le responsable du département des consommateurs jetait un pavé dans la mare numérique britannique. Pour John Petter, les mesures pour combattre le piratage sur Internet serait finalement un problème assez ennuyeux puisque les mesures préconisées par l’industrie du disque locale sont excessivement coûteuses et contre-productives. Selon le cadre supérieur, les marges de profit des FAI ne sont pas assez épaisses pour supporter le coût du plan anti-piratage.
En effet, il expliquait dans les colonnes du Mirror que la stratégie envisagée par le gouvernement allait coûter au bas mot plus de 365 millions de livres sterling par an aux FAI (environ 399 millions de dollars). Or, pour John Petter, cette somme est bien trop élevée face aux pertes annoncées par la BPI, la British Phonographic Industry, une association commerciale britannique de l’industrie du disque. Celle-ci affirmait que la dégringolade pour l’année 2009 s’élevait à 200 millions de livres sterling (environ 183 millions d’euros). Un écart de 165 millions de livres (180,4 millions d’euros) qui ne justifient pas les plaintes mélodramatiques des majors.
Cette fois, c’est au tour du directeur exécutif de la BPI de réagir aux propos de John Petter. Geoff Taylor a ainsi expliqué que depuis février, le groupe dédié à la lutte contre le piratage a récolté par moins de 100 000 adresses IP du FAI BT Total Broadband qui auraient été impliquées d’une façon ou d’une autre dans le partage illégal de fichiers protégés. Et pour le CEO de la BPI, British Telecom n’aurait alors rien fait pour résoudre le problème.
BT estime de son côté que si l’industrie du disque veut entreprendre des actions judiciaires contre ces individus, elle ferait mieux de les poursuivre. Or, la BPI a estimé que le fournisseur d’accès tente tout simplement de fuir ses responsabilités. « C’est une honte qu’une société comme British Telecom sait pertinemment qu’un pourcentage élevé de son trafic Internet concerne l’échange illégal de contenus protégé et ne fait rien » a ainsi déclaré Geoff Taylor au Mirror. « Si vous gérez un service commercial et que vous savez qu’il est utilisé pour violer la loi, vous prenez des mesures afin que votre affaire reste dans la plus parfaite légalité« .
L’industrie du disque britannique ne semble pas vouloir suivre le même chemin que celui emprunté par la RIAA aux États-Unis, où l’association professionnelle est obligée d’initier elle-même des actions en justice contre les internautes suspectés de télécharger illégalement. Non, la BPI préfèrerait que les FAI portent ce rôle. Mais ces derniers ne veulent pas être à la fois juge et parti en quelque sorte. D’autant qu’aucune base légale ne l’autorise.
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