Tout le monde l’a vu, au moins aux Etats-Unis, mais beaucoup également en France et partout ailleurs dans le monde. Jeudi dernier, le très populaire animateur de télévision David Letterman a révélé à l’antenne qu’il faisait l’objet d’un chantage. Quelqu’un, dont on a appris plus tard qu’il s’agissait de Robert Halderman, producteur chez CBS, exigeait du présentateur de « The Late Show » qu’il lui verse 2 millions de dollars pour éviter que ses relations extraconjugales avec une employée de l’émission ne soit révélée au grand jour. Plutôt que de céder au chantage, David Letterman a transformé l’affaire en sketch et révélé lui-même la liaison, tout en portant plainte pour tentative d’extorsion.
Très vite après l’émission, l’extrait d’une dizaine de minutes a circulé sur YouTube, où se trouvent déjà de manière courante de très nombreux extraits du Late Show de David Letterman. La chaîne laisse habituellement faire (elle avait même plaidé en faveur du piratage de ses séries), en misant sur le buzz généré au profit de l’émission, qui reste l’une des plus populaires de la télévision américaine.
Mais bizarrement, CBS a activé tout le week-end ses avocats pour envoyer une série d’injonctions aux sites qui hébergeaient l’extrait des révélations de Letterman, en utilisant les droits d’auteur comme prétexte.
Malgré l’extraordinaire buzz généré, elle n’a pas non plus diffusé l’extrait sur son propre site Internet, où elle diffuse pourtant les meilleurs moments de l’émission. Preuve que le droit d’auteur n’était là qu’un outis au service de la censure, peu efficace dans les faits. La vidéo circule encore partout.
Plus étrange encore, le New York Times indique que c’est la société de production de David Letterman, Worldwide Pants, qui a envoyé en son nom les injonctions pour faire retirer l’extrait de YouTube. Mais si Letterman ne souhaitait pas que sa confession circule, pourquoi l’avoir préparée et récitée devant les caméras, lors d’un enregistrement réalisé de nombreuses heures avant la diffusion de l’émission ?
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