Nous avons rapporté la semaine dernière la lettre qu’avait envoyé le Comité International Olympique (CIO) à un bloggeur australien, pour lui demander de retirer immédiatement les photos qu’il avait diffusées sur Flickr des épreuves et des stades des Jeux de Pékin. « Lorsque vous entrez dans n’importe quel stade Olympique, vous êtes sujets aux conditions contractuelles mentionnées au dos des billets, selon lesquelles les photographies prises des Jeux ne peuvent pas être utilisées à d’autres fins que l’usage privé, ce qui n’inclue pas le fait de proposer les photographies sous licence à des tiers« , prévenait la lettre.
Elle rappelait aussi que toute reproduction des marques des Jeux Olympiques, comme les célèbres anneaux, les emblèmes et les mascottes des JO, ou le mot « Olympique », étaient la propriété exclusive du CIO. Très avare d’explications, la lettre exigeait du photographe Richard Giles qu’il retire sous 48 heures les photographies incriminées.
Finalement, plutôt que de se plier à l’ordre, Richard Giles a demandé au CIO de préciser l’objet de sa demande. Les photographes amateur qui assistent aux Jeux Olympiques ont-il interdiction totale de montrer leurs clichés sur Internet, ou est-ce simplement le choix de la licence Creative Commons qui pose problème ?
Après quelques aller-retour par e-mail et par téléphone, le CIO a expliqué au blogguer que c’était bien la licence CC qui posait problème… parce qu’elle avait été violée en Grande-Bretagne. Un bouquiniste a trouvé une de ses photographies d’Usan Bolt sur Internet (en fait sur Wikipedia) et l’a utilisée pour faire la promotion de la sortie du Guinness Book des Records 2010. Elle avait été diffusée sous une licence Creative Commons by-sa qui n’interdit pas l’exploitation commerciale, mais le CIO demande au bloggeur – qui est prêt à l’accepter – qu’il publie tous ses photos sans licence, avec une mention « tous droits réservés ».
« Nous espérons que vous comprenez que notre but est de promouvoir et pas de censurer l’esprit Olympique et de protéger les droits des athlètes qui apparaissent sur les photos« , a expliqué le CIO au photographe. « Le CIO voudrait éviter des utilisations incontrollées des droits à l’image des athlètes et des images et éléments d’identification Olympiques« .
Richard Giles a finalement demandé si le CIO était d’accord avec le choix d’une licence Creative Commons qui interdit explicitement l’exploitation commerciale des clichés, mais l’organisation n’a pas encore répondu sur ce point. A suivre.
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