L’information avait été donnée par The Register en juin 2014, mais sans véritables éléments de preuves. Elle est aujourd’hui étayée par des documents publiés par le site d’investigation danois Denfri, qui confirme l’information selon laquelle les États-Unis avaient dépêché un avion le 25 juin 2013, pour rapatrier au plus vite Edward Snownden sur le territoire américain s’il venait à mettre le pied en Europe.
Le 25 juin 2013, l’armée américaine a en effet fait partir vers le Danemark, d’un petit aéroport situé à quelques dizaines de kilomètres de Washington, un avion bien connu des amateurs d’aviation et des histoires d’espionnage. Il s’agissait en effet d’un jet Gulfstream V, immatriculé avec l’identifiant N977GA. Or cet identifiant est celui d’un jet utilisé par les États-Unis pour déplacer des prisonniers d’un pays à un autre, de façon parfois illégale ou obscure.
En l’espèce, l’avion N977GA avait été utilisé par l’administration américaine pour aller chercher en Grande-Bretagne l’ancien imam radical Abou Hamza al Masri, lorsque les USA ont obtenu son extradition.
La veille au soir de ce jour du 25 juin 2013, le lanceur d’alerte de la CIA venait d’atterrir à Moscou, où il espérait obtenir un répit avant de repartir vers une autre destination. Si les Russes refusaient, l’ancien espion américain pouvait alors être reconduit à la frontière et contraint de prendre un autre vol vers un pays européen. C’est dans ce but que les Américains auraient envoyé un jet prêt à venir le cueillir, dans l’éventualité où Snowden était appréhendé par un pays allié.
Les documents obtenus par Denfri confirment que les autorités danoises avaient bien autorisé l’avion américain N977GA à survoler son territoire et à se poser à Copenhague, exclusivement pour une utilisation « à des fins étatiques et non commerciales ». Aucun document ne prouve qu’il s’agissait bien d’un vol préparé pour Edward Snowden, mais une autre lettre publiée par les médias norvégiens en août 2015 a montré que le FBI avait demandé le même jour aux pays nordiques (Danemark, Norvège, Suède et Finlande) de « notifier immédiatement » les agences compétentes « dans le cas où Snowden prenait place dans un vol de Moscou vers l’un de vos pays respectifs, que ce soit pour une correspondance ou en tant que destination finale ».
Mais finalement la Russie a accepté de donner l’asile temporaire à Edward Snowden, et le lanceur d’alertes s’y trouve toujours coincé, quelque part dans un hôtel ou un appartement de Moscou, où il vit comme dans une prison dorée. On ne le voit qu’apparaître publiquement dans des conférences d’activistes, par webcam interposée, ou dans de rares interviews télévisées.
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