Selon le gouvernement, le juge des référés pourra octroyer aux ayants droit dans le cadre de l’ordonnance pénale des dommages et intérêts correspondant au « coût évité par l’abonné qui télécharge illégalement ».

A l’occasion des observations formulées au Conseil constitutionnel, le gouvernement a défendu la procédure inédite qui permettra au juge des référés de se prononcer en procédure accélérée non seulement sur la sanction pénale, mais aussi sur les dommages et intérêts octroyés au titre de l’action civile. L’opposition estime qu’il n’est pas possible dans le cadre d’une procédure accélérée de vérifier l’existence d’un préjudice et d’en établir le montant de réparation. Mais selon le gouvernement, « la contrefaçon par Internet cause nécessairement, par nature, un préjudice aux ayants droits en portant atteinte à leur droit d’auteur« .

« Le principe du préjudice ne sera donc pas difficile à établir. Mais le montant devra toutefois être justifié par des pièces suffisamment probantes« , écrit le gouvernement.

Il estime néanmoins que « les hypothèses de recevabilité de l’action civile ne seront pas très fréquentes« , puisque le juge des référés ne pourra se prononcer sur les dommages et intérêts que lorsque le préjudice sera à la fois certain et déterminé. « Tel pourra être le cas, par exemple, d’un téléchargement illégal de fichiers de film ou de musique venant d’être mis dans le commerce sous forme de DVD, de CD ou sur une plateforme de téléchargement légal. Dans cette hypothèse, et dès lors que l’abonné n’a utilisé ce fichier que pour son usage personnel, le montant maximal du dommage est connu : il correspond au coût évité par l’abonné qui télécharge illégalement« . Autrement dit, le montant des dommages et intérêts sera égal à la somme des prix de ventes des œuvres correspondantes.

C’est la logique habituelle des ayants droits devant les tribunaux. Mais il y a pourtant une faille au raisonnement du gouvernement, puisque ça n’est pas le téléchargement qui sera sanctionné, donc la consommation du fichier, mais sa mise à disposition. Le préjudice ne peut donc pas être calculé en fonction uniquement du prix de l’œuvre, mais en fonction du nombre de fois où il a été distribué gracieusement par le prévenu. Or c’est bien ce comptage qu’il est impossible de déterminer, et qui rend l’octroi des dommages et intérêts d’autant plus délicat dans le cadre d’une procédure de référé.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !