Toujours coincé dans l’ambassade équatorienne à Londres, Julian Assange doit sans doute attendre avec impatience le verdict du groupe de travail sur la détention arbitraire (WGAD). C’est en effet vendredi que cet organisme mandaté par l’Organisation des Nations unies va se prononcer sur le cas du fondateur de Wikileaks, qui vit reclus depuis bientôt quatre ans dans l’enceinte diplomatique.
« Le vendredi 5 février 2016, le groupe de travail sur la détention arbitraire annoncera publiquement sa décision sur l’affaire Assange c.Royaume-Uni & Suède. S’il estime que la détention est illégale, le WGAD ordonnera qu’il soit libéré immédiatement et reçoive un dédommagement », déclare WikiLeaks dans un communiqué. Mais en réalité, les pouvoirs du WGAD ne sont pas si étendus que cela.
Établi en 1991 et placé sous la tutelle du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, le WGAD rassemble des experts indépendants spécialisés dans les libertés individuelles. Bien que les avis du WGAD ne s’imposent pas juridiquement aux États, et n’entraînent pas non plus de sanctions pécuniaires, ils constituent malgré tout une pression politique et médiatique.
S’ils n’ont pas le pouvoir d’ordonner quoi que ce soit, le WGAD a la possibilité de recevoir des plaintes individuelles ainsi que la défense des États mis en cause. Les avis figurent ensuite dans un rapport annuel qui fait l’objet d’un suivi par le Comité des droits de l’homme de l’Onu. Politiquement, les pays qui ne respecteraient pas les avis du groupe de travail devraient s’en expliquer.
Parmi les dossiers importants étudiés par le WGAD figurent ceux de la Birmane Aung San Suu Kyi et de l’Égyptien Mohamed Morsi. La plainte de Julian Assange a été adressée en septembre 2014 au WGAD.
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