Le journalisme est-il soluble dans l’Internet ? C’est la question en filigrane qui a tenu en haleine les intervenants d’une réunion organisée par O’Reilly Media et Techweb lors du Web 2.0 Summit qui a eu lieu à San Francisco du 20 au 22 octobre. Une fois encore, la question centrale portait sur les rapports tumultueux entre la presse dématérialisée et Google qui agrège le contenu. Si tout ou presque a déjà été dit sur ce sujet, l’un des invités a eu des propos particulièrement inattendus.
Entouré de Marissa Mayer (Google), Eric Hippeau (The Huffington Post), Martin Nisenholtz (New York Times) et John Battelle (Federated Media Publishing), Robert Thompson (The Wall Street Journal) a considéré que sur Internet, il y avait trois types d’individus. Et le pire, selon lui, était cette horde d’Hommes de Néandertal qui pensent que tout le contenu devrait être gratuit sur Internet.
« Il y a trois types d’individus sur Internet, dont les hommes de Néandertal du net qui pensent que tout devrait être gratuit tout le temps« .
Selon Robert Thompson, le but de Google n’est pas de rediriger les individus sur d’autres sites. En réalité, le géant de Mountain View a un plan machiavélique pour garder tout le monde sur son propre espace. Comme le note Danny Sullivan, qui a rédigé une excellente analyse sur la position ridicule du gérant de Wall Street Journal, c’est à se demander si le débat n’a pas une fois encore dérapé. Ces propos ont contrasté nettement avec la position de Marissa Mayer, la vice-présidente des Produits de recherche et services aux utilisateurs.
Pendant des années, il y a pourtant eu du « contenu gratuit« , au sens de « gratuit pour le consommateur« . Ainsi, News Corp – qui possède à la fois le Wall Street Journal et la Fox – délivre du contenu gratuit sur les ondes, grâce au soutien de la publicité. Est-ce pour autant que le groupe adopte une position d’homme préhistorique ? Pour Techdirt, c’est surtout révélateur du contresens total de Robert Thompson, qui n’a fondamentalement rien compris au débat.
Le plus cocasse, c’est bien la position ambiguë du Wall Street Journal. Alors que son manager conspue le comportement de Google avec son agrégateur, le quotidien américain propose pourtant son propre agrégateur de contenus. Si Robert Thompson tient des propos rudes contre Google News, les tiendrait-il aussi contre son propre employeur ?
Et puis, comme le remarque Danny Sullivan, il y a un bon moyen de mettre un préservatif numérique sur son contenu pour ne plus être contaminé par Google. Il s’appelle d’ailleurs robots.txt…
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