Snapchat et TikTok sommés de ne plus laisser circuler des contenus violents en lien avec la mort de Nahel. Tel est, en substance, le message que vient d’adresser Emmanuel Macron aux réseaux sociaux, ce 30 juin, à l’issue d’une réunion au ministère de l’Intérieur, dans le centre interministériel de crise. Plusieurs membres du gouvernement y assistaient.
Deux jours après le déclenchement des émeutes en France, le chef de l’État a fait le constat d’une propagation de certains contenus sur les plateformes qui, selon lui, ont tendance à rajouter de l’huile sur le feu. « Les plateformes et les réseaux sociaux jouent un rôle considérable dans les mouvements des derniers jours », a-t-il relevé, en citant notamment Snapchat et TikTok.
« Nous avons vu à la fois l’organisation de rassemblements violents se faire et une forme de mimétisme de la violence, ce qui chez les plus jeunes conduit à une forme de sortie du réel », a-t-il ajouté. C’est aussi au cours de cette déclaration à la presse sur le chef de l’État a aussi chargé les jeux vidéo, accusés d’avoir intoxiqué l’esprit des plus jeunes, en les arrachant au réel.
Dès le premier jour des troubles, on a vu que certaines plateformes offraient une vue en temps réel des manifestations, puis des affrontements entre des jeunes et la police. De nombreux contenus ont circulé sur TikTok et Twitter. On a aussi vu de nombreuses vidéos être accessibles via la carte de Snapchat, qui permettaient de voir les points chauds, littéralement, des évènements.
Flanqué de la Première ministre, Elisabeth Borne, et du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, Emmanuel Macron a prévenu que « plusieurs dispositions » sont d’ores et déjà prises pour augmenter la modération sur ces plateformes. La réunion incluait également Éric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, et Jean-Noël Barrot, en charge du numérique et des télécoms.
Modération accrue et identification des internautes
Concernant les sites communautaires, deux actions sont d’ores et déjà évoquées :
La première consiste à « organiser le retrait des contenus les plus sensibles ». Le chef de l’État n’a pas immédiatement précisé de quels genres de contenus il pourrait s’agir. Plus tard durant son intervention, il a indiqué que ce sont plutôt les contenus poussant au désordre ou exacerbant la violence qu’il vise. « J’attends de ces plateformes l’esprit de responsabilité », a-t-il lancé.
En principe, les conditions d’utilisation des services prohibent les contenus violents. Sur TikTok par exemple, il est interdit d’encourager à commettre une infraction pénale, de propager de la haine, de montrer ou promouvoir la violence, de diffuser des menaces ou de se livrer à des activités dangereuses. On retrouve des consignes de ce genre sur Snapchat, Twitter, Facebook et d’autres sites.
La seconde disposition entend cibler certains internautes en particulier. « Des demandes seront faites, partout où c’est utile, et à chaque fois que c’est utile, pour avoir l’identité de celles et ceux qui utilisent ces réseaux sociaux pour appeler au désordre ou exacerber la violence », a prévenu le chef de l’État. Avec, à la clé, une vraisemblable mise en examen.
La loi dispose de tout l’attirail nécessaire pour pouvoir identifier un internaute sur les réseaux sociaux — contrairement à une idée répandue, l’anonymat n’existe pas sur le net. Au terme d’une procédure, on peut récupérer des informations de connexion associées à un compte (par exemple sur Snapchat ou sur TikTok). Cela sert ensuite à connaître le propriétaire du smartphone, via l’opérateur.
Les désordres qui ont lieu en métropole depuis le 27 juin ont été déclenchés à la suite de la mort de Nahel, un jeune homme de 17 ans qui conduisait une voiture sans permis. Il a été tué par balle par un policier à la suite d’une course poursuite et d’un refus d’obtempérer. C’est de Nanterre que les premières violences urbaines ont éclaté, avant de se propager à d’autres villes.
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