Et si les pirates, honnis par le gouvernement et les industries du divertissement, s’avéraient être paradoxalement les principaux consommateurs de musique ? En soi, cette information n’est pas vraiment nouvelle. Nous l’avions déjà évoqué en 2007, en 2008 et à nouveau cet été dans nos colonnes. Mais à l’heure où plusieurs pays cherchent une réponse répressive à la question du téléchargement sur Internet, il nous semblait nécessaire de le redire, une fois encore.
Mené par Ipsos Mori, le sondage a questionné un millier de citoyens britanniques âgés de 16 à 50 ans et disposant d’un accès à Internet. Et les résultats de l’étude sont très clairs : les internautes qui téléchargent illégalement de la musique, autrement dit les pirates, sont également les internautes qui dépensent le plus d’argent pour la musique vendue dans le commerce, que ce soit en boutique ou sur les plates-formes légales de téléchargement.
En moyenne, un pirate dépense en moyenne 77 livres sterling (environ 85 euros) contre 44 livres sterling (environ 49 euros) pour un internaute lambda, soit une différence de 33 livres sterling (environ 36 euros). L’étude a également indiqué qu’une personne sur dix récupère régulièrement de la musique sur les réseaux peer-to-peer ou par n’importe quelle autre méthode.
Il est par ailleurs très intéressant que ce sondage ait eu lieu au Royaume-Uni, au moment où le Secrétaire d’Etat britannique à l’entreprise, Peter Mandelson, défend bec et ongle son plan visant à sanctionner lourdement les internautes suspectés de piratage. Rédigé dans le but de « sauver » l’industrie du disque du piratage, elle pourrait en réalité davantage l’affecter : en effet, en coupant la connexion des pirates, Peter Mandelson ciblerait finalement le noyau dur des consommateurs de musique. Ce qui est contre-productif au possible.
Selon le gouvernement de Gordon Borwn, qui s’appuie sur un rapport réalisé à l’origine pour le compte de… la British Phonographic Industry (une association britannique défendant les intérêts de l’industrie du disque), près de sept millions d’internautes de Sa Majesté téléchargeraient en toute impunité. La BPI chiffre ces infractions à plus de 200 millions de livres sterling (environ 221,3 millions d’euros) de pertes pour l’année 2009.
« La dernière approche du gouvernement ne va pas soutenir l’industrie de la musique, en difficulté. Les politiques et les maisons de disque doivent comprendre que la façon de consommer, découvrir et profiter de la musique a changé, et les consommateurs exigent de toute façon des prix toujours plus bas et un accès toujours plus facilité » analyse Peter Bradwll, du think-tank Demos, qui a commandé ce sondage.
« Les internautes qui partagent du contenu sur Internet sont ceux qui sont intéressés par la musique » ajoute Mark Mulligan, du Forrester Research. « Ils utilisent ces technologies comme un mécanisme de découverte« .
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