« On me disait que j’étais recherchée jusqu’en Belgique. Que si je ne m’excusais pas on allait venir chez moi. » Dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 février 2023, Faustine, 18 ans, décide de faire une story de sa soirée, dans une boîte de nuit en région parisienne. La fête bat son plein. Elle est loin de se douter que la vidéo qu’elle s’apprête à poster lui vaudra de recevoir, dans les jours qui suivent, des centaines de messages d’insultes et de menaces.
Ce soir d’hiver, la jeune fille s’est attirée les foudres de Bassem Braiki et de ses followers, la Team Hlib ou TH. L’influenceur, présent sur les réseaux sociaux depuis au moins 2015, fédère une large communauté de plus de 340 000 abonnés sur YouTube, 283 000 sur TikTok et 138 000 sur Telegram.
Médiatisé pour son élan de colère contre les auteurs des attentats de 2015, son passage à tabac par Sadek ou encore son appel à déloger des squatteurs, le quadragénaire peuple régulièrement les pages « faits divers » ou « people » des médias nationaux ou lyonnais, sa ville d’origine, dans lesquelles il est présenté comme un personnage « sulfureux » ou « controversé ».
Le reste du temps, il se livre à une activité quotidienne qui passe largement en-dessous des radars médiatiques : la haine en ligne, que la création de son compte Telegram a permis d’organiser et d’intensifier. Le mode opératoire est toujours le même : afficher, injurier, appeler au cyberharcèlement, jusqu’à divulguer les coordonnées de ses cibles. Alertées, les associations SOS Racisme, Mousse et STOP Homophobie ont déposé deux plaintes contre lui, l’une pour racisme, l’autre pour homophobie, en avril 2023.
Le 13 février 2023, le nom de Faustine est venu s’ajouter à la longue liste des victimes, lorsque la story de sa soirée est partagée par Bassem sur Telegram, aux environs de midi. Ce sont quelques secondes de la vidéo, durant lesquelles on aperçoit une fille twerker avec un drapeau du Maroc sur le dos, qui ont provoqué sa colère : « Frères et sœurs marocains, d’après nos renseignements elle s’appelle Faustine. Je sais pas qui c’est mais on va plus creuser. Veuillez me donner les informations sur Snap. Celle-là, là, la tête de ma mère elle va y passer », déclare-t-il dans des messages vocaux, avant de se rendre compte quelques heures plus tard que Faustine n’est pas la jeune fille figurant sur la vidéo, seulement celle qui l’a filmée.
Peu importe, les soldats de la Team Hlib ont insulté et menacé la jeune femme par centaines. Certains sont parvenus à dénicher d’autres vidéos de la soirée et à identifier la boîte de nuit, dont ils invitent à « bombarder » la ligne téléphonique et « envahir » la page Facebook.
Des histoires similaires à celle de Faustine, Numerama en a découvert des dizaines et des dizaines en remontant le fil du canal Telegram de Bassem durant plusieurs semaines. Malgré les signalements, les plaintes, les condamnations, l’influenceur récidive et ses comptes sont toujours actifs sur les réseaux sociaux, tandis que les victimes se murent dans le silence.
Nous avons interrogé Bassem et son avocat sur tous les points soulevés au fil de cet article, sans retour de leur part.
Radio Hlib, la vitrine de Bassem
Ceux qui le connaissent l’ont découvert, pour la plupart, sur YouTube, où il anime plusieurs soirs par semaine son émission Radio Hlib. Destinée aux Français d’origine maghrébine, elle est suivie en direct par 10 000 spectateurs en moyenne, entre 22h et 1h. Les extraits postés ensuite sur YouTube et TikTok cumulent des centaines de milliers de vues.
Casquette vissée sur la tête, les trois drapeaux du Maghreb et celui de la France en arrière-plan, muni de son « khnouf » (argot lyonnais pour « joint »), de sa canette de soda et de son cahier pour prendre des notes, Bassem réagit dans ces lives aux appels des auditeurs, qui concernent la famille, le couple, le travail ou le mariage, dans un style agressif et vulgaire. Les femmes qui appellent le standard adhèrent en général à une partie des valeurs défendues par le streamer, ce qui ne les empêche pas de subir des humiliations en direct.
Comme dans une émission de novembre 2022, où il traite de « pute » une travailleuse en EHPAD car selon lui, « quand on veut faire une formation rapide et qu’on est une ancienne bitch, on passe par là ». Ou en avril 2023, lorsqu’il demande à une victime de harcèlement et d’agressions sexuelles ce qu’elle a fait pour en arriver là, la questionne sur sa taille et son poids et s’étonne : « Y’a rien à frotter, là. (…) Il voulait toucher quoi ?»
Ces questions sur les mensurations sont d’ailleurs posées à presque toutes les femmes qui s’expriment à l’antenne, si bien que si Bassem oublie de le faire, la « room » (la communauté de followers qui commente les émissions en direct) écrit frénétiquement « TAILLE POIDS » dans le chat. En fonction de leurs réponses, les participantes sont traitées de « planche », « biscotte » ou « mec ».
Autre rituel de la radio : demander aux hommes qui appellent le standard de dire quelques mots en arabe et de situer précisément leur village au « bled », afin de s’assurer qu’ils ne chercheraient pas à se faire passer pour Maghrébins alors qu’ils sont noirs.
Sur Telegram, « rétablir l’ordre, dans le désordre »
Ce sexisme et ce racisme décomplexés sur Radio Hlib ne sont pourtant que la partie émergée de l’iceberg. C’est sur son canal Telegram que la haine diffusée par Bassem atteint son paroxysme.
Le choix de la messagerie russe pour diffuser ses propos les plus extrêmes, semble s’expliquer par une volonté de contourner la censure, vu qu’il n’est pas modéré : « Snap c’est qu’une façade les frérots, la radio c’est qu’une façade, on est contrôlés. Ici on fera ce qu’il y a à faire », déclare-t-il en septembre 2021, quelques jours après avoir créé le canal.
Ce qu’il y a faire, c’est par exemple lancer des raids de cyberharcèlement contre des lycéennes qui portent le voile (donc mineures, dans leur grande majorité), déjà victimes d’islamophobie au quotidien. Le 2 mars 2023, l’influenceur annonce ainsi sur Telegram la création de la BAHL, la « Brigade anti-hijbé du lycée », un collectif qui vise à « afficher toutes les hijbé du lycée qui s’affichent sur TikTok, (…) maquillées comme des voitures volées, (…) qui sexualisent le hijab, qui est déjà dans un piteux état », afin de « rétablir l’ordre, et dans le désordre s’il le faut ». Une initiative saluée par le militant d’extrême droite Damien Rieu, cofondateur de Génération identitaire (aujourd’hui dissoute) et fervent soutien d’Eric Zemmour.
Dans la suite des messages vocaux, Bassem détaille le mode opératoire à ses followers : « Toute la journée, vous scrutez, vous trouvez des hijbé du lycée, screen, vous me les envoyez. On les sélectionnera et on fera un zap hijbé du lycée tous les soirs à la radio.» Un slogan : « tu t’affiches, on t’affiche » et des logos sont même créés pour l’occasion. L’un d’entre eux représente une femme voilée, le visage barré d’un trait rouge.
Les jours qui suivent, les comptes dédiés à cette opération numérique se multiplient. Quatre mois plus tard, Numerama en a retrouvé plus de 80 sur TikTok, qui reprennent le nom ou le logo de la BAHL. Ils envahissent de manière coordonnée les lives des tiktokeuses repérées, polluent leur chat de messages de mise en garde et enregistrent le tout dans des captures vidéos ensuite diffusées sur les réseaux sociaux, sur lesquelles les visages et les pseudos sont souvent reconnaissables. On y voit parfois des jeunes filles effrayées, qui crient ou sortent du champ lorsqu’elles découvrent que leur live a été infiltré par la brigade.
Le 8 mars, Bassem annonce la fin de la BAHL et la création de la BSC, la « Brigade de sauterie de comptes », ce qui donne lieu une nouvelle fois à l’ouverture de nombreux comptes éponymes. Il s’agit cette fois-ci de signaler en masse sur TikTok. Le slogan évolue en conséquence : « Tu nous fais honte ? On te saute ! ».
Quelques heures plus tard, il se réjouira que six comptes aient déjà fermé.
Une guerre numérique contre ceux qui « humilient » la communauté maghrébine
Cet épisode, s’il est inédit par son ampleur et son organisation méthodique, s’inscrit en fait dans la continuité des pratiques de Bassem depuis ses débuts.
Avant de conquérir YouTube et Telegram, il animait les pages Facebook Chronic De Bass puis Chronic 2 Bass. C’est grâce à une vidéo qu’il se fait connaître du grand public, en 2015. Réagissant aux attentats du 13 novembre, il invite les musulmans de France à « traquer ces imposteurs qui se font passer pour des musulmans en tuant des gens ». La vidéo est visionnée des millions de fois et lui vaut une interview sur BFM TV et des articles dans la presse internationale… avant que Metronews ne révèle la face cachée du blogueur lyonnais, qui appelait quelques mois plus tôt, sur la même page, à « pendre pour l’exemple » une « beurette, un cancer qui vient de chez nous », parce qu’elle dansait sur scène aux côtés d’un chanteur.
Après Facebook, Périscope et Snapchat (duquel il est régulièrement banni), c’est sur Telegram que Bassem semble avoir élu domicile pour diffuser ses messages les plus violents. Il y partage quotidiennement des vidéos de personnes qui entacheraient selon lui la réputation de la communauté maghrébine, « la communauté musulmane la plus humiliée du monde.»
Convaincu que « c’est pas l’eau autour du bateau qui le fera couler, mais l’eau qui est à l’intérieur », il s’attaque le plus souvent à des Français d’origine maghrébine, simplement parce qu’ils dansent, chantent ou assument leur orientation sexuelle ou leur couple sur les réseaux sociaux.
En plus de ne pas masquer les pseudos dans l’immense majorité des cas, l’influenceur déverse un torrent d’insultes et de haine contre ces personnes. En réaction à la vidéo d’une dispute entre une mère et sa fille, vêtue d’un pyjama mickey, il déclare par exemple : « Sale pute, sale crasseuse, avec ton cul plein de merde. (…) Si vos femmes ont ce genre de pyjama c’est que c’est des putes et que vous vous êtes pas des rajel [hommes, en arabe].»
Un autre jour, il partage la vidéo d’une femme qui souffre d’une allergie aux lèvres à la suite d’une injection. Après avoir exprimé le souhait qu’elle meure « dans d’horribles souffrances », il réfléchit à la meilleure façon de se débarrasser de son corps : « la jet[er] aux hyènes », « donne[r] son corps à la science » ou bien « la coule[r] dans le béton ».
Quand il estime que le déshonneur infligé à la communauté maghrébine est trop grand, Bassem appelle explicitement à cyberharceler. « Allez, une razzia, vous allez leur insulter leurs putes de mères, toutes autant qu’elles sont, dites-leur de se prostituer si elles veulent mais qu’elles enlèvent le drapeau, ces sales crasseuses de merde », ordonne-t-il par exemple à ses followers un jour de décembre. Le « tort » de ces femmes : avoir participé à une soirée avec des chanteurs noirs, qui dansent avec des drapeaux du Maghreb.
Le cyberharcèlement est parfois doublé de menaces d’interventions physiques. Dans au moins seize cas, selon notre recensement, des noms, des indications géographiques ou des numéros de téléphone ont été divulgués sur le canal. À trois reprises au moins, des disciples du blogueur semblent s’être rendus sur place pour menacer la personne ou obtenir des excuses filmées, ensuite publiées sur Telegram.
Numerama a interrogé la plateforme sur sa politique de modération, sans obtenir de réponses.
Une obsession pour le métissage « qui tue nos cultures, tue nos valeurs et tue nos peuples »
Sur son canal, Bassem s’attaque majoritairement aux femmes d’origine maghrébine et musulmanes, notamment celles qui portent le voile, qu’il « déteste et haï[t] du plus profond de [s]on âme ».
Il a recours à un large panel de sobriquets pour les désigner : « beurettes », « beu-beu », « crasses des fonds de cuve », « hijbe de merde », « voilées décapotables », « putes », « kahba [pute, en arabe] » ou encore « kelba [chienne, en arabe] ». Ces appellations, ainsi que les reproches qu’il leur fait (sur leur façon de danser, de s’habiller, de se maquiller, de s’occuper de leurs enfants ou sur le simple fait qu’elles s’exposent sur les réseaux sociaux), reprennent les stéréotypes historiquement associés à la « beurette », une représentation raciste et sexiste qui associe les maghrébines à des femmes vulgaires, vénales et peu vertueuses.
L’une des déclinaisons de ce stigmate, « la beurette à khel [noir, en arabe] », repose sur l’idée que ces femmes se désintéresseraient des hommes maghrébins au profit des hommes noirs. C’est sans doute la plus grande préoccupation de Bassem, qui estime que ce métissage « tue nos cultures, tue nos valeurs et tue nos peuples ».
L’occasion idéale d’étaler, en même temps que sa misogynie, sa négrophobie, sa deuxième obsession. « Je chie, je danse, je nique, je fais des enfants que je reconnais pas », « j’ouvre aucune boîte, j’investis pas », aime-t-il ainsi à répéter pour caricaturer les hommes noirs, qu’il nomme « fous du roi », « sacs à main », « swags », « wakandistes », « black pampers », « hayawane [animaux, en arabe] » ou encore ironiquement « norvégiens ». Des expressions dont il nie constamment la portée raciste en s’empressant de préciser que ces noirs-là n’auraient rien à voir avec « les vrais frères renois avec qui j’ai grandi ».
Ces discours concernant « les personnes noires habitant en France » et « les jeunes femmes musulmanes portant le hijab » ont alerté récemment l’association SOS Racisme, qui nous informe avoir porté plainte le 24 avril 2023 auprès du tribunal judiciaire de Paris pour injures et diffamation publiques à caractère racial et provocation à la haine et à la violence, des délits passibles d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende.
Selon le parquet, la plainte a été transférée au pôle national de lutte contre la haine en ligne, qui nous indique qu’une enquête préliminaire va être ouverte et confiée à l’office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine. Un troisième chef d’accusation a été ajouté : la divulgation d’informations personnelles permettant d’identifier ou de localiser une personne et exposant à un risque direct d’atteinte à la personne ou aux biens.
L’homosexualité, l’autre obsession de Bassem
Fréquemment visées également, les personnes LGBT+ d’origine maghrébine ont aussi droit à leurs petits noms : « iels de cité », « arc en ciel », « troisième genre » ou encore « sidaïques ».
Le graal pour Bassem : faire d’une pierre deux coups, en affichant par exemple un homme gay arabe en couple avec un homme noir.
C’est ce qui est arrivé à Mehdi au printemps dernier. Le 7 avril 2023, le jeune homme se met en scène sur TikTok avec son compagnon. Dans les jours qui suivent, plusieurs personnes identifient l’influenceur en commentaire de la vidéo. « bassem ou es tu ? », écrit un internaute. « renoi / rebeu, métissage + option gay pardon tonton bassem dormait bien en ce moment », ironise un autre.
La vidéo finit par atterrir sur Telegram le 19 avril, accompagnée d’un commentaire sur les dangers du métissage. Mehdi nous rapporte avoir reçu par la suite plusieurs dizaines de messages d’insultes et de menaces en privé.
En juillet 2023, cette vidéo est la plus visionnée de son compte TikTok : elle cumule plus de 700 000 vues et 1670 commentaires, bien au-dessus de la moyenne de ses autres vidéos. « Le monde part en couille », « C degueulasse franchement », « Ça me donne envie de vomir », « SALE HARAMISTE MEHDI toi jamais tu sera ni musulman ni arabe », peut-on lire en commentaire.
Même s’il est habitué à l’homophobie, Mehdi confie avoir eu peur : « On se disait qu’il y avait des personnes qui pouvaient nous retrouver ou nous faire du mal dehors.»
Déjà condamné en 2020 à 8 mois de prison avec sursis pour ses propos homophobes, Bassem est visé depuis le 27 avril 2023 par une nouvelle plainte, déposée par les associations Mousse et STOP Homophobie auprès du tribunal de Lyon, pour injures et provocations publiques homophobes, des délits passibles d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende. Les propos poursuivis proviennent d’une story Snapchat postée en août 2022, dans laquelle Bassem appelle à « écras[er] ces chiens de l’enfer ». Contacté par Numerama, le parquet de Lyon indique qu’aucune enquête n’a été ouverte pour l’instant.
Diffusion d’images pédopornographiques
Dans cette guerre numérique, les mineurs ne sont pas épargnés. Régulièrement, Bassem critique l’exposition des enfants par leurs parents sur les réseaux sociaux… en republiant sur Telegram les vidéos en question, où des fillettes se maquillent ou exécutent des chorégraphies. Il n’estime pas participer à ce phénomène qu’il dénonce, puisque « c’est sa mère la pute qui l’a affichée sur ses réseaux », lui ne fait que « prév[enir] ».
Pas à une contradiction près, il relaie aussi des images d’écolières harcelées, qui se font frapper ou sont sommées de se déshabiller, contribuant à amplifier le harcèlement qu’elles subissent alors qu’il dit vouloir lutter contre.
Dans le lot, au moins deux vidéos, que nous avons pu consulter, pourraient relever de la pédopornographie. La première, postée le 7 avril 2023 et supprimée quelques jours plus tard, s’apparente à une scène de viol sur un mineur. Dans la seconde, diffusée le 6 juin 2023, une adolescente se déshabille devant la caméra à la demande de ses harceleurs. Son corps dénudé, caché de façon très approximative par des gribouillis, est en partie visible. Elle est effacée au bout de quelques minutes.
Des conséquences « dans la vraie vie »
Sur les quinze personnes visées par Bassem que nous avons contactées, seuls Faustine et Mehdi ont accepté de répondre à nos questions. Les conséquences concrètes des pratiques de Bassem sur ses victimes sont difficiles à documenter, tant ses cibles se font discrètes, supprimant leurs comptes ou refusant de témoigner, probablement de peur de subir à nouveau du cyberharcèlement ou que leur image soit associée à Bassem.
L’influenceur a par exemple diffusé un échange avec une femme en message privé sur Snapchat, au cours duquel elle s’excuse et le supplie de supprimer les vidéos : « En fait, c’est vraiment traumatisant pour moi parce que (…) ça me met dans un état critique, (…) je suis pas bien.» « Va niquer ta mère la pute. (…) Barre-toi sinon je vais m’occuper de toi pour de vrai », lui répond-il.
L’influenceur fait parfois preuve de plus de clémence, comme lorsqu’il demande à ses followers, à propos d’un jeune homme qu’il avait appelé à cyberharceler quelques jours plus tôt : « Lâchons l’affront, il a compris. (…) Merci pour votre travail à tous, c’est bon, laissez le frère tranquille.»
Parfois, ces affaires vont au-delà du cyberharcèlement. En 2016, la diffusion de photos et de l’adresse de deux jumeaux que le blogueur accusait à tort d’être des pédophiles avait conduit à l’agression de l’un d’entre eux, qui avait écopé de six jours d’ITT. Le blogueur avait alors été mis en examen.
Cette même année, il était condamné à un an de prison dont 6 mois avec sursis pour violences en réunion sur une personne handicapée, et l’année suivante à 1 000 euros d’amende pour provocation par voie électronique et menaces envers les supporters de l’Olympique lyonnais.
Sept ans et de nombreuses condamnations plus tard, Bassem fait de nouveau l’objet d’enquêtes au parquet de Vienne, zone géographique dont il dépendrait actuellement. Au moins deux signalements que nous avons pu consulter, qui alertent sur ses agissements sur les réseaux sociaux, ont également été adressés aux procureurs de Paris (le 24 mars 2023) et de Grenoble (le 1er juin 2023).
Ces procédures ne semblent pas inquiéter le multirécidiviste, qui rassurait sa communauté dans une vidéo, dès sa sortie de garde à vue le 23 mai 2023 : « Vu que y’a rien à signaler, vu que ce qu’on me reproche c’est totalement faux et on l’a prouvé, c’est pour ça que chui dehors (…) Les gars, vous inquiétez pas, y’a rien. (…) Force à vous, force à la BSC et dites-leur bien que la BAHL, elle va revenir, et encore plus violente. »
Contacté par Numerama, Bassem n’a pas répondu à nos questions. YouTube n’est pas non plus revenu vers nous concernant l’hébergement de la chaîne aux 340 000 abonnés sur sa plateforme.
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