Sous la pression des gouvernements occidentaux, Facebook est en train de muscler ses efforts pour contrer la propagation des discours radicaux sur le réseau social. La fusillade de San Bernardino, qui a fait quatorze morts et vingt-trois blessés au début du mois de décembre, a démontré que l’État islamique était capable de frapper de frapper sur le sol américain, et provoqué une volonté de réagir.
En France, les attentats avaient conduit à une première convocation chez Bernard Cazeneuve, qui s’était rendu aux USA pour discuter du terrorisme avec les géants de la Silicon Valley. Le Premier ministre Manuel Valls avait également reçu une délégation pour mettre au point une « stratégie offensive de contre-discours ».
Quelques semaines après l’attentat, la Maison-Blanche avait décidé de convoquer les principaux géants du web œuvrant dans les réseaux sociaux ou fournissant des moyens de communication pour discuter de ce qu’ils font dans la lutte contre le terrorisme. Étaient notamment conviés Apple, Dropbox, Facebook, Google, Microsoft et Twitter.
Et visiblement, la réunion a eu son petit effet, puisque le réseau social a pris un certain nombre de décisions pour détecter et contrer les comportements suspects. Selon Les Échos, Facebook a mis sur pied « une équipe dédiée avec une spécialiste, qui se concentre sur la détection de ces comptes, et s’attache à promouvoir un contre-discours afin de discréditer les propos des groupes militants ».
Des comptes supprimés puis analysés
En parallèle, Facebook continue d’utiliser à profit tous les signalements provenant de ses membres, lorsqu’ils tombent sur des contenus promouvant la violence ou encourageant à la haine. Des notifications qu’il faut toutefois trier, car toutes les alertes envoyées par les internautes ne sont forcément justifiées.
Désormais, lorsque Facebook face à un profil d’internaute manifestement très radicalisé, il supprime son compte et analyse ensuite ses ramifications. « Facebook a pris le parti de supprimer tous les comptes qui soutiennent ou promeuvent les groupes terroristes, avant de passer en revue leurs contacts et connexions », indique le journal. Quant à savoir ce que le réseau social fait de cette analyse, mystère.
Facebook avait déjà annoncé la couleur l’an dernier en assurant à Numerama que « les terroristes n’ont pas leur place sur Facebook ». Une position qui rejoint celle exprimée par un officiel de la Maison-Blanche, qui avait confié peu après la tuerie de San Bernardino qu’il y a « des cas où nous croyons que les individus ne devraient pas avoir accès aux médias sociaux ».
« Nous ne permettons pas à ce type de groupe, ni ceux qui les soutiennent, d’être présents sur notre service. En tant qu’acteur responsable et engagé, Facebook a entamé un dialogue depuis de nombreux mois avec le Ministère de l’Intérieur sur ce sujet. Facebook soutient cette initiative qui renforce la coopération en matière de lutte contre le terrorisme », avait ajouté le site, en dévoilant une charte en quatre points.
Ainsi, bien que la loi américaine protège la liberté d’expression avec le très sacré premier amendement de la Constitution, des voies contractuelles privées s’imposent pour censurer des discours parfois légaux mais considérés dangereux. Après avoir longtemps refusé l’idée de trier entre ses membres et ce qu’ils avaient à dire, Facebook n’hésite plus désormais à apporter son concours. Un concours d’autant plus stratégique qu’avec 1,5 milliard de membres, le réseau social a un pouvoir d’influence très important.
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