Se faire avoir par une arnaque sur Internet, cela arrive à beaucoup d’entre nous. Annonces douteuses sur les réseaux sociaux, pratiques d’influenceurs frauduleuses, campagne de phishing en se faisant passer pour l’Assurance Maladie… les pièges ne manquent pas pour les consommateurs. Mais, si ça peut surprendre, c’est l’entreprise ferroviaire française qui est mise en cause pour des pratiques de cashback trompeuses avec la société Webloyalty. Au point que le gouvernement envisage la suppression de ce service discutable.
Comment le cashback de la SNCF fonctionne-t-il ?
Le cashback est une pratique de plus en plus répandue. Celle-ci consiste à faire bénéficier de remises après achat les acheteuses et acheteurs d’un produit. Par exemple, vous achetez pour 70 euros de courses, et le cashback vous rembourse 10 % de cette somme, soit 7 euros, par virement bancaire ou chèque-cadeau. De nombreuses enseignes vous permettent de recevoir du cashback. Mais pour cela, vous devez télécharger une application ou souscrire à un abonnement payant d’une entreprise tierce spécialisée dans le cashback.
Et c’est là que l’offre de cashback de la SNCF devient problématique. Comme l’indique ce compte communautaire spécialisé dans le repérage des arnaques en ligne, après avoir acheté votre billet de train sur le site de la SNCF, « vous voyez un joli bouton qui vous propose un remboursement ! Vous vous dites alors ‘Super, je vais profiter de ce remboursement’… ». Le problème, c’est que vous n’apercevez peut-être pas le message affiché plus bas en petits caractères, qui précise que pour être remboursé d’une vingtaine d’euros, vous allez souscrire à un abonnement de cashback auprès de Webloyalty, partenaire de la SNCF. Pour pas moins de 18 euros par mois.
Le cashback de la SNCF, une fraude ?
Pour un internaute qui ne sait pas ce qu’est le cashback, les conditions de ce « remboursement » proposé par la SNCF peuvent ne pas être claires. Il est d’autant plus facile de se faire avoir et de baisser sa vigilance qu’il s’agit du site officiel d’une compagnie publique, que tout le monde connait. Et puis le design de cette offre de cashback incite à cliquer sur « Continuer » sans faire attention aux conditions : c’est ce que les spécialistes appellent les « dark patterns ».
Certains consommateurs dénoncent une pratique commerciale trompeuse. D’après la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, « Une pratique commerciale est déloyale lorsqu’elle est contraire aux exigences de la diligence professionnelle et qu’elle altère le comportement économique du consommateur normalement informé et raisonnablement attentif et avisé, à l’égard d’un bien ou d’un service. » Elle est interdite par l’article L. 121-1 du Code de la consommation.
Le gouvernement se saisit de la question du cashback
Face aux dénonciations de Français victimes du cashback de la SNCF, c’est d’abord le député Philippe Latombe qui avait alerté en formulant une question au gouvernement en décembre 2022 : « On est en droit de s’interroger sur ce qui pourrait s’apparenter à de l’hameçonnage, le client peu averti ayant du mal à repérer qu’il bascule du site marchand sur lequel il s’est rendu en toute conscience et sans doute en toute confiance, sur celui de ‘Remises et Réductions’ ». Ce à quoi le gouvernement avait répondu que le cashback était une pratique légale, de plus en plus répandue dans le commerce en ligne.
Mais le député est revenu à la charge cette année. Dans un tweet publié le 18 décembre, il explique avoir évoqué la question avec le Ministre chargé des Transports, Clément Beaune. Ce dernier devrait demander à la SNCF de cesser son partenariat avec Webloyalty, la société de cashback, rapidement.
En attendant de savoir si cette offre de cashback va effectivement être supprimée définitivement, pensez à être vigilants, et vous pouvez aussi utiliser d’autres applications pour réserver vos billets de train et partir en vacances le plus sereinement possible.
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