Depuis son entrée en fonction le 20 janvier 2009, le 44e résident de la Maison Blanche est devenu bien malgré lui le catalyseur du racisme latent aux États-Unis. Pas une semaine ne se passe désormais sans que Barack Obama ne se fasse brocarder sur ses origines, la couleur de sa peau ou ses convictions religieuses. Cependant, si le président américain en prend régulièrement pour son grade, sa famille n’est malheureusement pas oubliée. Depuis plusieurs semaines, Michelle Obama est ainsi ciblée à travers un photomontage visible sur Google Images, dans lequel la first lady vêtue de rose est représentée sous des traits simiens.
Rapidement, la surprise fait place à la polémique : devant le caractère manifestement très connoté de la photo, comment se fait-il que Google, géant du web et numéro un des moteurs de recherche, n’intervienne pas ? Il serait pourtant si simple pour la firme de Mountain View de retirer l’image de son index. Certes, ce serait très facile de supprimer toute photo représentant Michelle Obama ou n’importe quel officiel américain sous des traits disgracieux. Mais ce serait alors porter un coup fatal à la neutralité des réseaux, car Google aurait pris cette décision unilatéralement, sans décision de justice.
C’est ce que Google s’est évertué à expliquer dans une page dédiée aux résultats de recherche. « Bien que Google se réserve le droit de répondre à de telles requêtes en fonction des cas, Google estime que l’intégrité de ses résultats de recherche est d’une extrême importance. Ainsi, nous ne supprimons pas une page de nos résultats au simple motif que son contenu ne convient pas ou parce qu’elle entraine des réclamations« . Cependant, lorsque ces demandes sont motivées par des considérations légales ou parce que certains sites violent les règles du Webmaster Guidelines, Google indique qu’il n’hésite alors pas à déférencer certaines pages et certains contenus.
Dès lors, pour obtenir le retrait du média en question, il faudrait qu’une juridiction compétente soit saisie pour considérer si oui ou non le montage revêt un caractère illégal. Sans ce passage nécessaire devant le juge, Google n’interviendra donc pas, puisque la firme américaine refuse d’être considérée comme un juge, un gendarme du net ou un quelconque moralisateur sur le net.
Ce n’est pas la première fois que le géant du web est sollicité pour intervenir sur ce genre de résultats tendancieux. Régulièrement, les algorithmes de recherche sont mis en cause. Google a ainsi illustré son propos avec les contenus antisémites. Lorsqu’on se rend sur Google Images et qu’on inscrit le terme « Jew », c’est principalement des contenus antisémites qui sont affichés, parce que le terme est régulièrement utilisé dans ce cas de figure. Or, un mot comme « Jewish » est beaucoup moins exposé.
« La position d’un site dans les résultats de recherche repose fortement sur des algorithmes informatiques qui utilisent des milliers de facteurs pour calculer la pertinence d’une page par rapport à une requête donnée. Parfois, les subtilités de la langue sont une source d’anomalie qui ne peuvent pas être anticipées » explique ainsi la société.
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