La mise en place de la riposte gaduée va normalement conduire les FAI à se retrouver en première ligne. Or, qu’en est-il des opérateurs de téléphonie mobile ? Selon différentes sources, la nature de ces réseaux empêcherait la mise en place d’une quelconque riposte graduée.

Alors que de nombreux gouvernements cherchent une réponse ferme à apporter au piratage sur Internet, tous les regards se tournent naturellement vers les fournisseurs d’accès Internet. Leur position centrale dans ce débat, en tant que prestataire technique, est donc non seulement évidente, mais d’aucuns estiment que cela leur impose certaines responsabilités, notamment vis-à-vis du respect du droit d’auteur. Or, quid des opérateurs mobiles ?

Dans une actualité relayée par ZD Net, les différents opérateurs de téléphonie mobile au Royaume-Uni, à travers l’association du Mobile Broadband Group (MBG), ont fait savoir qu’ils ne pourraient pas mettre en place une quelconque riposte graduée sur leur réseau. Selon Hamish MacLeod, le porte parole du MBG, cette décision est motivée par deux raisons :

La première porte sur la façon dont a été mis en place le réseau de téléphonie mobile. Le porte parole explique ainsi que les opérateurs mobiles n’attribuent aucune adresse IP unique à chaque utilisateur individuel. En effet, les sociétés fournissent un accès Internet à travers un réseau NAT (Network Address Translation). Cela signifie donc que tous les clients d’un même opérateur partagent la même adresse externe sur Internet, mais qu’à l’intérieur du réseau, chacun dispose de son propre identifiant.

Selon The Register, ce mécanisme était déjà utilisé par les entreprises souhaitant à l’époque préserver les adresses IP, mais à l’heure actuelle, cette astuce est davantage utilisée comme une protection contre d’éventuelles menaces externes. En effet, le réseau NAT ne va transporter que les données sollicitées par un utilisateur du réseau. Dès lors, l’association estime qu’elle ne pourra pas être concernée par une quelconque législation exigeant l’identification des mobinautes suspectés d’enfreindre le droit d’auteur.

La seconde raison, plus prosaïque, est une simple question de coût. S’il est toujours théoriquement possible de modifier les infrastructures réseaux des opérateurs mobiles, encore faut-il en avoir les moyens. Et selon le Mobile Broadboand Group, il faudrait mobiliser la somme colossale de 35 millions de livres (près de 40 millions d’euros) pour réaliser cette opération. Dès lors, sans une aide massive du gouvernement, les opérateurs mobiles refuseront d’en supporter le prix. Et il est certain que le gouvernement britannique souhaite réserver cette somme à d’autres projets, plus urgents.

Une connexion mobile haut-débit serait-elle alors le moyen idéal pour mener des activités flirtant avec la ligne jaune, comme le partage illicite de fichiers protégés par le droit d’auteur ? Si l’on en croit Hamish MacLeod, personne ne pourra vous voir dans le réseau de l’opérateur…

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