Dans une interview au dernier SVM Mac, l’acteur, réalisateur et producteur Mathieu Kassovitz dit toute sa passion pour les nouvelles technologies. Il explique comment, môme, il rêvait de s’acheter « un Sinclair ZX80″ où il fallait « rajouter 400 francs pour acheter 16 Ko de mémoire qui tenaient sur un bout de scotch« . Il explique qu’il installe Mac OS sur des PC pour profiter des qualités de l’OS avec des machines moins chères et plus puissantes, ou qu’il a attendu que la Dev Team sorte sa solution pour jailbreaker les iPhone. Mais c’est surtout sa vision de l’industrie et du piratage qui marque l’interview.
« Je n’ai jamais rien dit sur le sujet, mais pour moi c’est une connerie. L’industrie s’est baisée depuis qu’elle est passée au numérique. Ils n’ont pas vu que le VHS et la cassette audio, c’était très bien. A l’époque, je copiais des VHS avec deux magnétoscopes. La qualité se dégradait à chaque copie, mais c’était acceptable puisque gratuit. Avec le numérique, l’industrie ne s’est pas projetée dans dix ans avec un internet dix fois plus rapide, des ordinateurs cent fois plus puissants et des DVD copiables en quelques minutes« , constate ainsi Mathieu Kassovitz.
« J’en ai parlé avec Steven Spielberg et d’autres grands réalisateurs américains. Ils dépensent des centaines de millions de dollars afin de trouver une parade contre des petits mecs de quatorze ans qui démonteront leur DRM en quelques minutes ! En plus, Hadopi ne peut fonctionner, car le vrai piratage consiste à se refiler des disques durs remplis de vidéos ripées« .
Selon l’acteur-producteur-réalisateur, avec le piratage, « ce ne sont pas les artistes qui en prennent plein la gueule. Ils perdent un peu, mais ils restent très bien payés« . En fait, « l’Hadopi ne protège que l’industrie« , concède-t-il facilement.
Dans un propos à faire bondir le tout Paris de la production audiovisuelle, Mathieu Kassovitz estime qu’à « partir du moment où un film est amorti, il devrait devenir gratuit« . « Au lieu de faire de la répression, on devrait améliorer l’offre et la rendre accessible à tous« .
Finalement, c’est aussi un problème artistique et de conception de l’art. « Si tu fais un chef d’œuvre, il sera piraté, mais le public ira quand même le voir en salle. En ce moment, les films ne sont plus que des produits de consommation (…) il ne s’agit que de fichiers que l’on copie, déplace ou supprime« .
Mathieu Kassovitz explique même en fin d’interview qu’il souhaiterait diffuser ses films gratuitement, et qu’il était « à deux doigts de le faire » sur Babylon A.D. où il était en conflit avec la production.
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