Jusqu’où faut-il aller au nom de la sécurité ? C’est en filigrane la question qui est posée par l’affaire judiciaire dans laquelle se trouve Apple depuis la fusillade de San Bernardino, qui a eu lieu en décembre dernier aux États-Unis.
Devant un tribunal californien, la firme de Cupertino a reçu l’ordre de venir en aide au FBI afin qu’il puisse franchir la protection qui empêche de consulter le contenu d’un iPhone chiffré ayant appartenu à l’un des terroristes impliqués dans la tuerie.
En effet, les autorités tiennent à pouvoir tester un diverses combinaisons de mots de passe pour déverrouiller le mobile, sans risquer d’en effacer le contenu. En effet, le propriétaire du terminal a activé l’option qui efface tout le contenu chiffré si trop de codes erronés sont donnés.
Mais ça, il n’en est pas question pour Apple. La société a annoncé faire appel dans l’espoir de renverser le jugement rendu en première instance. Par la même occasion, son directeur, Tim Cook, a publié une lettre ouverte dans laquelle il détaille les raisons de cette opposition et souligne le risque trop grand que cela ferait peser sur la vie privée de ses millions de clients.
Google et WhatsApp soutiennent Apple
Et maintenant, ce sont deux très grosses entreprises de la Silicon Valley qui ont décidé de soutenir publiquement la position d’Apple sur ce dossier. Il s’agit de Google, dont le nom est revenu très souvent dans les documents confidentiels sortis par Edward Snowden, et de WhatsApp, l’un des logiciels de messagerie les plus utilisés au monde.
« C’est un message important de Tim Cook. Obliger les entreprises à autoriser le piratage pourrait compromettre la vie privée des utilisateurs », écrit sur Twitter Sundar Pichai, le directeur de Google, bien qu’il reconnaisse le problème posé par le terrorisme. « Nous savons que les forces de l’ordre et les agences de renseignement font face à des défis importants pour protéger la population contre le crime et le terrorisme ».
« Nous construisons des produits sécurisés pour protéger vos informations et nous donnons aux autorités un accès aux données lorsqu’il y a une décision de justice valable. Mais c’est tout à fait différent que d’exiger des entreprises qu’elles permettent le piratage des appareils et des données de leurs clients. Ce serait un précédent inquiétant », met-t-il en garde sur Twitter.
Ce point de vue est partagé par Jan Koum, l’un des créateurs de WhatsApp.
Dans un billet publié sur Facebook, il explique « avoir toujours admiré les prises de position de Tim Cook sur la vie privée et les efforts d’Apple pour protéger les données des utilisateurs ». Il ajoute être en total accord avec tout ce qu’a dit Tim Cook dans sa lettre ouverte. Et de conclure que « nous ne devons pas permettre que ce dangereux précédent puisse voir le jour. Aujourd’hui, notre indépendance et notre liberté sont en jeu ».
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