Décidément, en l’espace d’une semaine, le réseau social Periscope fait beaucoup parler de lui. Après l’affaire Aurier, l’affaire du prisonnier.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore le principe de Periscope, il s’agit d’un outil racheté en mars 2015 par Twitter qui permet à n’importe quel utilisateur de l’application de lancer un « direct » en vidéo, comme à la télévision. N’importe qui peut alors filmer une scène dans la rue à la « manière » d’un reporter ; une sorte d’outils supplémentaire vers ce que l’on appelait autrefois le journalisme citoyen.
Periscope et dérives
Mais comme n’importe quel outil, Periscope peut parfois aussi être utilisé dans des conditions qui font débat. Ce weekend, dans la nuit de samedi à dimanche, un détenu de la prison de Béziers prénommé Luciano aurait ainsi utilisé l’application pour lancer un live, en direct de son lieu de détention.
La vidéo mettait en scène le prisonnier sur fond musical et pendant cette diffusion, il aurait également roulé une cigarette ressemblant étrangement à un joint. Selon Europe 1, le détenu aurait également tenu des propos sur son mode de vie au sein de la prison : « On a une chaîne hi-fi, du Coca… J’ai tout ce que tu peux avoir. Hier, j’avais même de l’alcool, c’est pour ça que j’ai des petits yeux. On a du shit […]. La prison, c’est un petit club Med.» .
Contactée par Numerama, la direction du centre pénitentiaire de Béziers n’était pas joignable ce lundi pour nous confirmer l’information et apporter ses explications. Nous attendons par ailleurs un retour du ministère de la Justice, qui pourrait être en première ligne dans cette affaire.
Le détenu, condamné à une peine de quatre années d’emprisonnement pour des faits de vol aggravé, est passé en comparution immédiate. Il a été condamné à une peine de six mois de prison supplémentaires.
Le précédent des Baumettes
Ce n’est pas la première fois que des réseaux sociaux sont utilisés par des prisonniers pour documenter leurs conditions de détention (en bien ou en mal), alors que la loi leur interdit l’accès non surveillé à des moyens de communication avec l’extérieur.
L’année dernière, des détenus de la prison des Baumettes à Marseille s’étaient également mis en scène sur Facebook. Ces derniers avaient même créé une page nommée « MDR o Baumettes [sic].» (Morts de rire aux Baumettes) sur laquelle ils publiaient des selfies avec des billets de banque, de la drogue ou encore des téléphones portables.
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