Marie-Mai, l’interprète québecoise du titre « Tous ceux qui veulent changer le monde » repris sans autorisation par les jeunes UMP, a fait savoir mercredi que les négociations étaient toujours en cours, et qu’elle faisait de son dédommagement une question de principe.

Le fameux Lip Dub de l’UMP a permis une nouvelle fois de démontrer l’incongruité des droits d’auteur, qu’il est extrêmement difficile de respecter à la lettre. Ca n’est de notre point de vue pas très grave, mais c’est très gênant lorsque l’on représente le parti majoritaire qui a fait adopter successivement les lois DADVSI, Hadopi 1, et Hadopi 2, pour lutter contre le piratage sur Internet. Les Jeunes UMP, qui s’étaient montrés opposés à la riposte graduée avant d’être repris en main par la direction nationale, ont été bien embarrassés de découvrir qu’ils avaient eux-mêmes piraté une chanson québecoise avec leur clip.

Interrogé par l’AFP, le président des jeunes populaires de l’UMP avait certifié qu’ils avaient confondu la version utilisée, chantée par la québecoise Marie-Mai, avec la version originale de 1976 pour lesquels ils avaient obtenu les droits.

Mais selon nos informations, ce serait faux. « Max Pitteloud (réalisateur du clip) a été contacté directement, avant même la sortie « officielle » du clip, mais n’a pas renoncé… L’UMP cherche à ignorer les droits des auteurs, sachant que ceux ci sont au Canada« , nous avait indiqué une source québecoise. Nous considérons cette source très fiable, puisqu’elle nous avait prévenu du piratage dès le 14 décembre, avant que l’affaire n’éclate dans la presse. Nous n’avions pas pu alors vérifier les informations avant que le piratage soit dévoilé par nos confrères.

Depuis, l’UMP assure qu’elle va dédommager les ayants droit sans faire de difficulté. Mais les négociations sont toujours en cours. Marie-Mai, l’artiste-interprète issue de la Star Académie québecoise et interprète de la chanson remixée, a fait savoir vendredi qu’elle réclamait dédommagement. « J’en fais une affaire de principe. J’aurais agi de même avec n’importe quel parti politique qui aurait fait usage d’une chanson que j’interprète, sans mon autorisation« , a-t-elle fait savoir dans un communiqué publié par sa maison de productions, Productions J.

« Il s’agit de défendre un droit moral, d’autant plus qu’à notre époque les artistes sont particulièrement victimes de piratages divers, facilités par le développement des technologies de communication« , ajoute-t-elle.

Elle assure que les sommes perçues seront reversées à une association agissant pour les jeunes en France. Mais le montant fait toujours l’objet de négociations.

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