C'est la rançon du succès. Le célèbre site web Wikileaks, à l'origine de nombreux scoops allant de la publication de 573 000 textos envoyés le 11 Septembre à la mise en ligne de quelques documents confidentiels concernant l'ACTA, a dû fermer ses portes pour quelques jours. Le wiki spécialisé dans les fuites d'information et les analyses politique et sociétale n'arrive plus à tenir le rythme face à une fréquentation et une popularité sans cesse grandissantes.
Dans un message publié sur la page d'accueil du site, les gestionnaires de Wikileaks annoncent que le site suspend toutes ses activités jusqu'au 6 janvier prochain. L'objectif est de solliciter la générosité des internautes pour maintenir le projet en vie l'année prochaine.
En effet, malgré sa mission de donner une audience aux "fuites déontologiques et éthiques", le site a malgré tout besoin d'argent frais pour continuer à fonctionner. Et Wikileaks refuse de recevoir une aide gouvernementale ou industrielle. Question de probité.
Pour inciter à donner, Wikileaks a rappelé avoir reçu "des centaines de milliers de pages en provenance des banques corrompues, de la guerre en Irak, de la Chine ou encore de l'Organisation des Nations-Unies". Depuis sa création en décembre 2006, Wikileaks a révélé plus de 1,2 million de documents fournis par des contributeurs anonymes.
Et c'est justement faces aux menaces judiciaires que Wikileaks a besoin de dons, car les procès peuvent survenir de tous les côtés, allant de banques offshores en passant par des entreprises, sans oublier l'Eglise de Scientologie ou de personnalités politiques.
Plusieurs révélations ont agité l'actualité, comme le piratage du compte personnel de l'ancienne colistière de John McCain à l'investiture présidentielle de 2008 en passant par des révélations sur des procédures utilisées à Guantánamo Bay ou encore diverses révélations sur le blanchiment d'argent par de grandes banques occidentales.
Par ailleurs, au-delà de l'aide financière, Wikileaks cherche également à se renforcer techniquement et juridiquement. Car bien que le site soit constitué d'un réseau de sites miroirs déployé à travers le monde, les risques de censure sont élevés, même si pour l'heure les tentatives se sont soldées par de cuisants échecs.
Que vous soyez programmeur, hébergeur, avocat ou encore juriste, Wikileaks vous promet "des défis uniques dans la lutte incessante pour la justice mondiale et la liberté d'expression". Et de conclure avec gravité : "nous protégeons le monde – mais allez-vous nous protéger ?".
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