Nicolas Dupont-Aignan ne lâche pas le morceau. Le député de l’Essone et président du mouvement Debout la République avait été très opposé à la loi Hadopi qui représentait selon lui « l’empreinte des copains du Fouquet’s« . Il ne manquera donc pas une occasion de lui rentrer dans le lard, et surtout pas le projet de loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, la fameuse loi Loppsi très observée également par les opposants au contrôle du net.
Aussi parmi les amendements déposés en commission des lois, Nicolas Dupont-Aignan propose à l’amendement CL30 de voter en une ligne la suppression de l’Hadopi : « La loi n° 2009-669 du 12 juin 2009 favorisant la diffusion et la protection de la création sur internet est abrogée« . Vite fait bien fait.
Aucun rapport entre la lutte contre la pédopornographie et la loi Hadopi ? Et bien si. Le député rappelle en effet que la loi contre le piratage tend à « généraliser la surveillance des connexions de l’ensemble des internautes« . « Or, ajoute-t-il, cette surveillance entraînera immanquablement des pratiques de cryptage généralisé qui auront pour conséquence une considérable augmentation du trafic crypté sur internet. Nos services de police et de renseignement, ainsi que la HADOPI vont, dans des délais très rapides être aveugles en ce qui concerne une partie sans cesse croissante des données échangées sur internet« .
En clair, en luttant contre l’échange de films et de musique sur Internet, le gouvernement encourage ses citoyens amateurs de culture à utiliser les mêmes méthodes de dissimulation que celles employées par les pédophiles. Lesquels deviendront très difficiles à repérer parmi la masse des internautes qui s’échangent simplement des contenus culturels. Un employé d’Orange expert en sécurité avait déjà prévenu à ce sujet le gouvernement, resté sourd aux avertissements.
Pour Nicolas Dupont-Aignan il est donc certain que « la loi dite Hadopi est en contradiction flagrante avec les objectifs de la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure« .
Et puis ça ne fait jamais de mal de le rappeler, « les motifs invoqués pour adopter cette loi ont été contredits à la foi par le nombre record d’entrées en salle de cinéma pour l’année 2009 et les résultats exceptionnels enregistrés par l’industrie phonographique cette même année« . Est-il, donc, utile de mettre en danger la lutte contre la pédopornographie pour protéger une industrie bien moins en faillite qu’elle ne laisse entendre ?
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