Le vice-président de Facebook pour l’Amérique latine, Diego Jorge Dzodan, avait été arrêté mardi pour le refus de l’entreprise de coopérer avec la justice dans une affaire qui concerne sa filiale WhatsApp, et des données d’utilisateurs.

La justice brésilienne avait décidé de mettre la pression sur Facebook et sa filiale WhatsApp, à travers ses dirigeants. La police fédérale a ainsi arrêté mardi le vice-président de Facebook pour l’Amérique latine, Diego Jorge Dzodan. L’homme qui a été placé en détention provisoire et finalement libéré ce mercredi est accusé de ne pas respecter un ordre judiciaire qui impose à WhatsApp de communiquer des informations sur des utilisateurs, dans le cadre d’une enquête pénale relative à un trafic de drogues.

Selon le média brésilien Globo, un juge de l’état de Sergipe avait demandé il y a quatre mois à Facebook de livrer les noms d’utilisateurs de WhatsApp, découverts après une saisie de drogue à Lizard, à 75km de Aracaju. Face au refus de coopérer, la justice aurait d’abord assorti sa demande d’une astreinte de 50 000 reals brésiliens par jour de retard (environ 11 600 euros), avant de pousser à 1 million de reals (235 000 euros), et de finir par faire physiquement pression sur le dirigeant, en interpellant Diego Jorge Dzodan.

« Nous sommes déçus de la mesure extrême et disproportionnée qui consiste à voir un dirigeant de Facebook escorté au poste de police en raison d’une affaire impliquant WhatsApp, qui fonctionne séparément de Facebook. Facebook a toujours été et restera disponible pour répondre aux questions que les autorités brésiliennes peuvent avoir », a réagi le réseau social. L’entreprise parle d’une mesure « capricieuse ».

Des données impossibles à fournir ?

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Diego Jorge Dzodan

Mais selon le Huffington Post, la demande des autorités brésiliennes porteraient sur le contenu-même des communications échangées. Or WhatsApp qui utilise une méthode de chiffrement de bout en bout n’en possède pas de copie. « WhatsApp ne peut pas fournir d’informations que nous n’avons pas », s’agace ainsi un porte-parole de la messagerie rachetée en 2014 par Facebook. « Nous avons coopéré dans toute la mesure de nos capacités dans cette affaire, et tout en respectant le travail important des autorités judiciaires, nous sommes fermement en désaccord avec leur décision ».

Sur son site, WhatsApp prévient les utilisateurs que « dans le cas où les messages sont supprimés ou perdus pour une raison quelconque, nous ne pouvons pas vous aider à récupérer les messages, car nous ne sauvegardons pas votre historique de discussions de WhatsApp dans notre système ».

En fin d’année dernière, WhatsApp avait été brièvement bloqué au Brésil, pour sa capacité à offrir des appels VoIP qui font concurrence aux services de téléphonie traditionnelle. Rapidement levé, le blocage avait fortement profité à la messagerie chiffrée Telegram.

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