La Fédération Internationale de l’Industrie Phonographique (IFPI) a-t-elle vraiment bien compris ce qu’était le principe de la riposte graduée ? Suite aux déclarations de Shira Perlmutter, on peut légitimement se poser la question. En effet, la représentante de l’organisme chargé de défendre les intérêts de l’industrie du disque dans le monde a estimé que la riposte graduée a l’avantage de cibler un seul individu, en suspendant sa connexion Internet, sans pour autant affecter le reste du foyer. Une vision pour le moins… très personnelle du concept.
La riposte graduée, telle qu’elle est imaginée par le législateur à l’heure actuelle, consiste en une série de mesures progressives destinées à contraindre un internaute. Si celui-ci est suspecté de télécharger des fichiers protégés par le droit d’auteur, il recevra alors un premier courrier électronique en guise d’avertissement, puis une seconde mise en garde par lettre recommandée. Et si l’internaute indélicat ne cesse pas ses activités très vite, alors il verra sa connexion Internet être suspendue en dernier recours.
Mais cette coupure concerne bien entendu l’ensemble d’un foyer, puisque les familles disposant d’un abonnement (chez différents fournisseurs d’accès) par personne sont plutôt rares. Et c’est bien le problème de la riposte graduée. Si punir un internaute violant les droits d’auteur est une chose, élargir le courroux de l’industrie culturelle à toute une famille (et donc à des innocents) en est une autre.
Or, dans l’esprit de Shira Perlmutter, la riposte graduée semble agir comme une frappe chirurgicale : seul l’utilisateur qui a piraté se verra privé d’Internet, puisque la riposte graduée ne portera que sur lui. On est curieux de savoir par quel miraculeux procédé l’IFPI va pouvoir détecter le coupable dans une famille et parvenir à le bloquer sans affecter les autres membres.
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