Face à l’État islamique, les États-Unis ne se contentent pas de mener une campagne aérienne en Irak et en Syrie. Ils conduisent aussi une guerre beaucoup plus discrète au sol, à base de forces spéciales pour éliminer les cadres de l’organisation, et sur le plan électronique, à travers des cyberattaques destinées à perturber sa structure et ainsi empêcher ses membres de reprendre l’initiative sur le terrain.
C’est ce qu’a admis lundi, en tout cas pour la deuxième partie, le département de la défense (DoD). Le secrétaire du DoD, Ashton Carter, a reconnu lors d’une conférence de presse que de telles actions sont effectivement menées pour casser l’organisation de l’adversaire, réduire sa capacité de commandement et limiter ses possibilités de communication.
L’objectif ? « Provoquer chez eux une perte de confiance dans leurs réseaux, les surcharger pour qu’ils ne puissent pas fonctionner et faire en sorte que ces moyens interrompront leur capacité à commander et à contrôler les forces situées là-bas, ainsi que la population et l’économie », a expliqué le patron du Pentagone, qui a souligné qu’il s’agit d’une approche nouvelle pour l’armée américaine.
Ces opérations sont encadrées par l’US Cyber Command, qui est un sous-commandement militaire mis en place en 2010 et se consacrant à la sécurité de l’information pour l’armée américaine.
Sa mission est de planifier, coordonner, intégrer, synchroniser et conduire des activités pour diriger les opérations et la défense de certains réseaux d’information du Département de la Défense, et préparer et, au besoin, conduire, tout le spectre d’opérations militaires du cyberespace dans le but de permettre des actions dans tous les domaines, assurer la liberté d’action des États-Unis et de leurs alliés dans le cyberespace, et le dénier à nos adversaires.
Quant à savoir plus précisément la nature des opérations menées par l’armée américaine sur le « champ de bataille virtuel », selon les propres mots d’Ashton Carter, le silence est de mise. Joseph Dunford, le chef d’État-Major des armées, a expliqué que donner des détails sur ces actions pourraient donner à l’ennemi des informations qu’il pourrait ensuite utiliser pour se défendre.
« Nous ne voulons pas que l’ennemi sache quand, où et comment nous conduisons des cyber-opérations. Nous ne voulons pas qu’ils aient l’information qui leur permettra de s’adapter au fur et à mesure. Nous voulons qu’ils soient surpris quand nous effectuons des cyber-opérations », a-t-il déclaré. Bref, il s’agit-là d’appliquer les vieilles recettes de la guerre. Surprendre l’ennemi, c’est déjà le vaincre en partie.
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