Le régime de Téhéran rejoint la Chine dans sa volonté d’expulser l’immigré Google d’un internet qu’il aimerait bien nationaliser. Le géant américain des moteurs de recherche a confirmé mercredi soir que les internautes iraniens avaient du mal à accéder à son service de messagerie Gmail, après la publication d’informations du Wall Street Journal selon lesquelles l’Iran a décidé de bloquer de manière permanente l’accès au service en ligne.
« L’agence de télécommunications d’Iran a annoncé ce qu’elle a décrit comme une suspension permanente des services d’email de Google Inc., en disant qu’à la place un service national d’email pour les citoyens iraniens sera bientôt lancé« , écrit le journal qui détaille les mesures contre les télécommunications prises par Téhéran en prévision de manifestations programmées ce jeudi. De nombreux sites Internet ont été bloqués, des téléphones mobiles auraient été confisqués, et des paraboles satellite démontées sur les toits.
Google a confirmé dans la soirée qu’il avait constaté une chute importante du trafic venu d’Iran sur Gmail. « Nous croyons fermement que les gens doivent avoir partout la capacité de communiquer librement sur Internet. Malheureusement, ce n’est parfois pas de notre ressort« , regrette la firme dans un communiqué.
Le remplacement de Gmail par un service national en Iran n’est pas qu’une question d’indépendance face aux Etats-Unis. Le gouvernement pourra de cette façon stocker et donc surveiller le contenu des messages reçus et envoyés par les utilisateurs.
Le gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad a déjà coupé de nombreuses fois par le passé l’accès à des services de communication très utilisés par les jeunes iraniens, comme Facebook et Twitter. C’est cependant la première fois que Gmail est bloqué dans le pays.
Google et l’Iran ont un certain passif. En 2006, derrière le prétexte absurde d’une erreur géographique non imputable à Google, le ministre iranien des technologies de l’information avait demandé au peuple d’inonder de messages le géant américain, qu’il accusait d’interférer dans les affaires intérieures du pays.
La même année, l’Iran a été placée dans une liste de 13 Etats « ennemis d’internet » par Reporters Sans Frontières.
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