En 2004, Google a déposé un brevet qui pourrait potentiellement filtrer les contenus protégés sur Internet. Validé par l’USPTO, ce dispositif serait avant tout destiné à préserver la numérisation entamée avec Google Books des ayants droit et de leurs tendances procédurières. Mais est-ce vraiment souhaitable que tous les internautes n’aient plus accès au même contenu ?

C’est Ars Technica qui nous apprend la nouvelle. Selon le site américain, Google a breveté une technologie de filtrage qui permettra au géant du web de filtrer les contenus protégés. Intitulé « Variable user interface based on document access privilege« , que nous pourrions traduire par « interface d’utilisateur variable basée sur les privilèges d’accès aux documents« , ce brevet a été soumis à l’United States Patent and Trademark Office (USPTO) le 30 septembre 2004.

En clair, ce brevet pourrait potentiellement filtrer de façon sélective certains contenus en fonction de différents paramètres, comme l’emplacement géographique. D’ailleurs, ce procédé est régulièrement utilisé sur des sites en streaming. Hulu, par exemple, n’est accessible qu’aux États-Unis. Les internautes étrangers, à moins de passer par un proxy, ne peuvent donc pas profiter de cette plate-forrme. Quel peut donc bien être l’objectif de Google avec un tel brevet ?

D’aucuns pourront éventuellement penser que la firme américaine cherche à fournir du contenu « adapté » au contexte politique de certains pays. Google, qui a menacé le mois dernier de quitter la Chine si la situation n’évoluait pas positivement, souhaite peut-être apaiser les débats. D’ailleurs, n’est-ce pas ce qu’avait laissé entendre Serguey Brin, le co-fondateur de Google, il y a quelques jours, en déclarant trouver une « solution » pour rester dans le pays ?

Cependant, pour Ryan Paul, ce brevet ne serait pas destiné à la censure des contenus… mais au respect des législations nationales, notamment celles touchant à la propriété intellectuelle. En effet, l’un des innombrables chantiers initiés par la firme de Mountain View concerne justement la numérisation de l’ensemble des documents écrits.

Or, des décisions de justice récentes (en France ou en Belgique par exemple) ont tempéré les ardeurs de Google sur le sujet. Théoriquement donc, la technologie décrite dans le brevet de Google est censée résoudre les conflits et incohérences du droit d’auteur entre les différents pays du monde. Mais avec quelles dérives ?

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