C’est donc officiel. Christine Albanel va bien rejoindre les rangs de France Télécom, où elle occupera le poste de directrice exécutive en charge de la communication, du mécénat et de la stratégie dans les contenus. Stéphane Richard, qui prendra officiellement les rênes de l’entreprise lundi prochain, a confirmé sa venue en présentant aujourd’hui sa nouvelle équipe de direction.
L’ex-ministre de la culture et de la communication, qui a péniblement fait accoucher la loi Hadopi, devrait par la suite voir ses fonctions étendues. En effet, le futur directeur général de France Télécom devrait lui confier la gestion de la communication interne du groupe. Une nouvelle opportunité pour sa carrière, après un passage désastreux rue de Valois, du moins en ce qui concerne la partie Internet et numérique.
En effet, que ce soit à l’échelon national ou européen, le projet de loi Hadopi a été particulièrement critiqué. Même par des professionnels du monde culturel. Et pour cause, hormis la majorité présidentielle qui a choisi de faire bloc autour de la volonté du président, les voix étaient unanimes pour considérer ce texte comme liberticide, mais également irréalisable techniquement. Le Parlement européen avait ainsi estimé que la suspension de l’abonnement à Internet était une mesure contraire aux droits de l’Homme. Mais il en fallait plus pour abattre la détermination de Christine Albanel.
En France, grâce à une astuce du groupe socialiste, l’Assemblée nationale avait également affiché son opposition au texte, en refusant de ratifier le projet de loi Création et Internet. Certes, ce coup politique n’a pas duré longtemps, puisque le groupe UMP a demandé en urgence une seconde lecture du texte. Mais si la majorité présidentielle a finalement redressé la barre, l’impact politique était bel et bien là.
Puis ce fut au tour du Conseil constitutionnel de sabrer le projet de loi, en vidant le texte de sa substance. Les Sages n’avaient alors pas tué complètement Hadopi, mais en censurant le principe de la riposte gradué, le texte entrait dans une mort clinique certaine. Le principe des avertissements envoyés aux internautes fut maintenu, ce qui permis au gouvernement de faire croire artificiellement à la réalité du projet.
Désormais, Christine Albanel va servir une entreprise spécialisée dans les télécommunications. Toutefois, son ancien poste de ministre de la culture et de la communication l’a inévitablement amené à connaitre des dossiers impliquant France Télécom. Le conflit d’intérêts n’est dès lors plus très loin.
Par ailleurs, si le groupe de télécommunications s’assure d’avoir une personne qui a eu accès à l’ensemble des dossiers audiovisuels, sa compétence en matière de nouvelles technologies reste incertaine. Même si son poste ne l’amènera pas nécessairement à traiter sur le fond des dossiers techniques.
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