L’industrie du jeu vidéo n’apprend-t-elle donc rien de ses erreurs? Il y a moins de deux ans Electronic Arts avait complètement planté le lancement de son jeu vidéo Spore en s’obstinant à vouloir l’assortir d’un DRM pénible pour ses clients, alors qu’il avait déjà été prévenu lors du lancement de Mass Effect. Les consommateurs ayant le pouvoir sur Internet de dire ce qu’ils pensent des produits qu’ils achètent, ou qu’ils n’achètent pas, beaucoup de joueurs s’étaient reportés sur Amazon pour dénoncer les DRM sur le premier marchand éléctronique du monde. Le résultat avait été désastreux pour l’image de marque d’EA, mais la leçon n’a pas été apprise par son concurrent Ubisoft.
Pour Assassins’Creed 2, le studio français a lui-aussi persisté dans sa volonté d’ajouter au jeu vidéo un DRM qui empêche de jouer même en local, lorsque l’utilisateur n’est pas connecté à Internet. L’éditeur veut vérifier à toutes sessions s’il s’agit d’une version légale. Effet attendu, non seulement le jeu a tout de même été cracké en une journée, mais en plus des hackers ont fait planter les serveurs de contrôle d’Ubisoft par une attaque DDOS, de sorte que les honnêtes consommateurs n’ont pas pu jouer avec le jeu qu’ils ont acheté, et qu’ils possèdent.
Résultat des courses, Assassin’s Creed 2 se fait descendre sur Amazon, où les clients se plaignent de l’ajout du DRM et infligent la note la plus basse au titre d’Ubisoft. Sur Amazon France, à l’heure où nous publions ces lignes, 3 notes sur 4 critiquent amèrement la présence du DRM, et ce sont ces commentaires qui apparaissent en premier sur la page d’Amazon… parce qu’ils ont été jugés les plus utiles par les clients. « Ubisoft prend ses clients pour des voleurs – ne pas acheter« , dit ainsi un commentaire. « Une nouvelle façon honteuse de se jouer des clients« , ajoute un autre.
Pour mémoire, Ubisoft avait déjà planté le lancement sur PC du premier Assassin’s Creed dans son obsession à lutter contre le piratage. L’éditeur avait en effet volontairement placé un bug sur une pre-release pour éviter qu’elle soit utilisée par les pirates. Mais c’est pourtant elle qui a été diffusée sur BitTorrent, provoquant une mauvaise presse au jeu.
L’obstination d’Ubisoft est d’autant plus surprenante que l’éditeur avait décidé par la suite de sortir Prince of Persia sur PC sans DRM, pour tester le marché. « Beaucoup de gens disent que les DRM sont la raison qui pousse les gens à pirater des jeux mais puisque Prince of Persia n’a pas de DRM, nous verrons bien à quel point les gens sont sincères« , avait ainsi expliqué l’éditeur. Or aux dernières nouvelles, Prince of Persia s’est très bien vendu.
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