Une extension de nom de domaine en .xxx pour les sites pornographiques ? L’idée n’est pas nouvelle, mais elle rencontre une vive opposition de la part d’organisations familiales. Ces dernières estiment que cela va accroitre les contenus pour adultes sur le web. Pourtant, cela faciliterait certainement le travail de filtrage des éditeurs de logiciel de contrôle parental.

Mise à jour : l’ICANN a finalement décidé de repousser une nouvelle fois le dossier. Réuni à Nairobi au Kenya, le conseil d’administration a voté un report de la décision au mois de juin prochain où ses membres se réuniront cette fois à Bruxelles. Le président de l’ICANN a deux semaines pour préparer une recommandation sur la création de l’extension .xxx, qui sera ensuite soumise à commentaires pendant 45 jours.

Article du 10 mars 2010 – C’est un vieux sujet qui revient épisodiquement sur le devant de la scène. L’ICANN acceptera-t-elle une extension de nom de domaine en .xxx ? En effet, l’autorité de régulation de l’Internet autorise depuis 1985 la mise en place des noms de domaines de premier niveau commandités. Si les trois premiers (.edu, .gov et .mil) sont exclusivement réservés aux institutions et organismes des Etats-Unis , les suivants furent ouverts à tous.

On se souvient ainsi de l’arrivée de .coop (pour les coopératives) et .museum (pour les musées) en 2001, .aero (pour le transport aérien) l’année suivante, ou encore .jobs et .travel ces dernières années. Or cette semaine, l’autorité de régulation doit reconsidérer à nouveau l’intérêt de mettre en place un domaine de premier niveau en .xxx. Proposée pour la toute première fois en 2001, l’extension a constamment été retardée ou reportée. En cause, la pression constante et très efficace de nombreuses organisations familiales qui estiment qu’un tel nom de domaine ne va pas mettre un coup d’arrêt aux contenus pornographiques sur le web. Finalement , cela a conduit l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers a faire un rétropédalage en urgence en 2006, en rejetant la proposition.

Selon les promoteurs de cette solution, l’extension du nom de domaine en .xxx offre pourtant un double avantage : mettre en évidence la nature du site visité et faciliter le contrôle parental pour protéger les enfants. Ainsi, sur la base du volontariat, les sites de l’industrie pornographique peuvent disposer d’un espace bien spécifique ne laissant aucun doute sur la nature des contenus. Une vision qui n’a pas été partagée par les opposants à une telle mesure, ces derniers considérant que cela va inévitablement accroitre la « distribution des déchets sur Internet« .

Cette solution ne serait évidemment pas parfaite. Elle ne remplacera d’ailleurs jamais la présence d’un adulte à côté d’un enfant lorsqu’il navigue sur Internet. Cependant, cette solution aurait le mérite de simplifier la tache des éditeurs de logiciels de contrôle parental en bloquant systématiquement les extensions en .xxx. Certes, rien oblige les sites pour adultes à adopter cette mesure – si elle est validée par l’ICANN -. Mais peut-être permettrait-elle d’atténuer le tableau parfois bien noir que peignent les politiques vis-à-vis du web.

On se souvient ainsi de la campagne vidéo soutenue par le secrétariat d’Etat à la Famille et à la Solidarité, le CSA et de l’Union européenne, qui présentait un Internet bien dangereux. Si les problèmes évoqués dans ce clip sont une réalité, ce défilé des dangers du net en était devenu caricatural.

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