En préparation du procès à 1 milliard de dollars intenté par le géant américain des médias contre Google, Viacom et YouTube ont commencé à s’échanger des amabilités à travers les documents fournis au tribunal. Une centaine de pages qui se résume grosso modo à un vulgaire « c’est celui qui dit qui l’est« .
Viacom accuse ainsi YouTube d’avoir outrepassé ses prérogatives de simple hébergeur de vidéos en encourageant les utilisateurs à poster des contenus protégés par ses droits d’auteur. De son côté, Google réplique en rappelant, ce que l’on sait depuis décembre, c’est-à-dire que Viacom a lui-même laissé faire et demandé le retrait de vidéos soit-disant illicites qu’il avait lui-même uploadées. En fait, Viacom aurait demandé à près d’une vingtaine d’agences marketing de poster des extraits de ses émissions TV sur YouTube pour en faire la promotion, en se faisant passer pour de simples utilisateurs. Mais en utilisant parallèlement la technologie de reconnaissance des contenus mise à disposition par Google, Viacom a fait bloquer ses propres vidéos faussement pirates. Or qui sait, parmi les milliers de vidéos qui font l’objet du procès, combien été en réalité envoyées par Viacom ou par ses sous-traitants ?
Viacom a également produit des e-mails destinés à acabler les fondateurs de YouTube. Le producteur cite notamment un e-mail de Steve Chen, co-fondateur du site, qui demandait à ses collaborateurs de « concentrer tous nos efforts à augmenter nos nombres (de visites) aussi aggressivement que possible par n’importe quelle tactique, même malveillante« . Un autre e-mail du même Chen aurait même explicitement appelé à « voler du contenu » pour enrichir le site, car les seules vidéos personnelles n’auraient pas attiré suffisamment de monde.
Cependant Google conteste et reproche à Viacom d’avoir sorti ces e-mails de leur contexte, et même d’en avoir altéré certains pour en changer complètement le sens. La firme cite aussi un e-mail de Steve Chen, qui dit au contraire à ses associés dès avril 2005 qu’il faut rejeter les vidéos s’il s’agit de contenus contrefaits.
Par ailleurs, et c’est peut-être ce qui explique le mieux le procès à 1 milliard de dollars… Selon les archives de YouTube, Viacom aurait lui-même tenté en 2005 d’acheter le site de partage de vidéos avant que Google ne signe la vente un an plus tard pour 1,65 milliards d’euros. « Nous pensons que YouTube ferait une acquisition déterminante pour MTV Networks / Viacom, qui ferait de nous immédiatement le leader de la distribution de vidéo en ligne, au niveau mondial« , dit ainsi une présentation faite en interne chez Viacom, fournie au tribunal par Google.
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