Standing ovation. Cris de liesse. Tonnerre d’applaudissements. Une même exaltation fend à chaque fois l’atmosphère feutrée des salles de meeting lorsque Maxime Pierre y pénètre. Qu’il s’agisse d’un auditoire municipal ou du Palais des Sports au cœur de la capitale, l’évènement rassemble toujours des centaines de curieux en quête d’émancipation financière. Présenté comme un prodige du marketing, défenseur de la littératie financière et serial entrepreneur, Maxime aurait, selon la légende, atteint son premier million de dollars avant ses 23 ans. Non sans difficultés. À l’adolescence, des aléas de santé auraient brisé sa trajectoire toute tracée dans le football pro et nourri une viscérale « fureur de réussir » autrement.
Après un voyage initiatique aux États-Unis, ce bosseur déterminé se serait alors lancé corps et âme en 2016 dans une industrie surtout connue pour ses excès : le mutiple-level marketing (MLM) ou « marketing de réseau », comme il le présente lui-même. Un modèle de vente pyramidal qui encourage les clients à recruter eux-mêmes de nouveaux clients, en échange de commissions. Et son labeur aurait payé. Littéralement. Depuis sa révélation américaine, il empocherait plus d’argent chaque mois qu’il n’aurait jamais osé imaginer. Ce qui, de surcroît, lui aurait permis d’aider d’autres personnes à sécuriser des rentrées financières « à six ou sept chiffres », raconte à son sujet le Los Angeles Wire, un site satellite de NA Publishing Group, une entreprise basée dans le Wyoming qui vend des publicités sous forme d’articles.
LDS, l’école de la réussite financière
En décembre 2019, Maxime Pierre lance à Nantes sa propre boîte au nom évocateur, Learn.Do.Succeed (LDS). Apprentissage. Action. Succès. Les trois principaux axes de développement personnel qu’il a lui-même expérimentés. Aujourd’hui, du haut de ses 26 ans, il incite quiconque à poursuivre ses rêves sans relâche. Maxime enseignerait au public la recette du succès au travers d’un plan bien ficelé, « y compris comment gagner des millions sans se tuer au travail », explique à son propos le site US Reporter, une autre vitrine à publireportages de NA Publishing.
« Lorsque nous nous développons et acquérons les bonnes connaissances, il devient possible, grâce aux outils que nous fournissons, de surfer sur cette vague d’évolution et d’améliorer notre quotidien, voire de changer complètement notre vie. Il s’agit simplement d’avoir la bonne information au bon moment, et nous l’avons. Nous formons nos clients à les comprendre et à les utiliser pour générer des revenus », avait déclaré le principal intéressé.
Hissé, d’après son site personnel, parmi les « Top Earners internationaux toutes compagnies confondues », Maxime Pierre aurait bâti une entreprise française active dans plus de 80 pays. Fort de l’accompagnement éducatif offert ces sept dernières années, quelque 80 000 personnes auraient trouvé la voie du succès. Générant, au passage, de millions de dollars en commissions.
« Learn.Do.Succeed peut changer votre vite »
« C’est un homme qui a commencé le MLM à 18 ans, pour prendre sa revanche sur la vie, qui a importé des US ce concept original et a fait 5 millions de dollars en quelques années. Mais il veut encore aider son prochain », assurait encore Malik, un ambassadeur de LDS, en introduisant son mentor à un nouveau public en Belgique le mois passé.
À chaque event, la même homélie marketing se répète rituellement. Athlétique et apprêté, affichant un sourire infatigable, Maxime Pierre porte sa bonne parole. En synthèse : l’éducation financière est un secret d’État mais Learn.Do.Succeed en dévoile les arcanes. Une rhétorique commerciale simple et impactante, aiguisée par ces années de pitch devant des foules réunies uniquement sur invitation.
« La vie est un jeu de société auquel on perd, car on joue sans connaître les règles : c’est quoi l’inflation, la monnaie qu’on imprime sans limite… Mais si on comprend, on finit tous par gagner », promet Maxime, énumérant les vertus de son « académie » où l’on apprend à faire travailler son argent « à temps voulu ». Un discours de guide financier sur fond de développement personnel qui, très vite, incite les nouveaux adeptes de LDS à s’aventurer dans le trading crypto et le marketing de réseau. Avec, à la clé, un reluisant « plan de carrière » où les sommes à multiples zéros n’ont jamais semblé aussi accessibles.
« Croyez-moi, ce business peut totalement changer votre vie », ponctue Maxime Pierre, en se considérant comme une indiscutable preuve vivante.
Interrogé par Numerama avant publication de cet article, il n’a pas répondu à nos questions.
« Le Netflix des investissements » ou l’IPTV du racolage ?
« Bienvenue dans la LDS Family ! » Les clients entament ainsi le chantier de leur nouvelle vie en intégrant « la plus grosse communauté francophone » d’écolage aux marchés, à en croire les dires du fondateur. Learn.Do.Succeed a prétendument créé « la plus grande plateforme de formation, avec plus de 1000 vidéos disponibles ». « Des vidéos sur comment générer des gains avec le trading sur le Forex, le marché des devises, ou avec les cryptomonnaies, les NFT, etc. Accessibles à tous, étudiants, salariés, entrepreneurs, ce sont des vidéos courtes et ludiques, c’est incroyable. C’est un petit peu comme un Netflix de l’éducation financière », se plait à comparer Maxime Pierre dans une vidéo de présentation.
Pour parvenir à cet exploit culturel, le jeune Nantais, s’est associé à iGenius, la filiale d’une entreprise américaine basée dans le New Jersey, Investview. « Une société cotée en bourse et donc transparente », insiste Maxime Pierre. Ce que celui qu’on présente comme l’importateur en Europe du modèle d’affaires d’Investview oublie de préciser, c’est que cette fameuse société US n’est pas listée sur la Bourse de New York ou autre grande place financière américaine, mais sur l’OTCQB, un over-the-counter market ou marché de gré à gré.
Autrement dit, l’entreprise Investview ne remplit pas les conditions requises pour être formellement acceptée à Wall Street, mais ses actions INVU, cotant à 0,01$, peuvent malgré tout être échangées entre investisseurs via un réseau de courtiers. L’OTCQB n’ayant pas de normes financières minimales, ce marché abrite souvent des sociétés écrans et des penny stocks (des actions valant moins de 5$ et connues pour le risque de perte rapide d’investissement), rappelle le site de référence Investopedia.
Seule certitude, puisque la partenaire de Learn.Do.Succeed le déclare dans son dernier rapport annuel déposé obligatoirement auprès du gendarme boursier américain (SEC), Investview opère une entreprise de technologie financière (fintech) s’appuyant sur le système de vente pyramidale et de marketing multiniveaux de sa filiale iGenius. Au travers de son réseau international de « distributeurs », l’entreprise vend bien « des outils de recherche, d’éducation et de placement conçus pour aider l’investisseur autonome à naviguer avec succès sur les marchés financiers. » Autant de produits d’investissement et de services d’intermédiation et de conseils financiers pour tout ce qui touche aux marchés « des actions, des options, du FOREX, des ETF, des options binaires et des cryptomonnaies ».
« Faire que l’argent travaille pour nous »
Entreprises se donnant pour vertueuse mission d’éduquer, Investview et sa partenaire Learn.Do.Succeed nous sont au contraire dénoncées par plusieurs voix concordantes. Lors de discussions confidentielles, mandataires politiques, prestataires autorisés de la finance et acteurs réputés de l’industrie crypto se sont inquiétés de voir tant de « clients », à la fois abonnés, distributeurs, démarcheurs, activement impliqués dans une organisation à tout le moins comme douteuse. « Un ami est tombé dans le piège de LDS. C’est une vraie machine à te retourner le cerveau. Je lui en ai parlé plusieurs fois, mais il est convaincu que la plateforme est legit », nous témoigne-t-on dans l’écosystème du bitcoin.
Il faut reconnaître que Learn.Do.Succeed fournit la gamme complète des applications d’iGenius, de la bibliothèque de contenus de formation à une suite de logiciels de gestion financière, en passant évidemment par les solutions de trading. « Plutôt que passer notre vie à courir après l’argent, il faut faire de l’argent quelque chose qui court pour nous », philosophe Maxime Pierre dans une énième vidéo d’introduction. Il prend l’exemple du marché des monnaies nationales. « Sur le marché Forex, on peut parier, spéculer le vrai mot, sur la prise ou la perte de valeur d’une devise. On peut spéculer sur la perte de valeur de l’euro par rapport au dollar américain et gagner de l’argent », se réjouit-il.
Car le plan de libération financière promis par LDS et iGenius passe très vite l’étape théorique de l’apprentissage pour pouvoir mettre en pratique les nouveaux savoirs acquis et « générer du profit en même temps ». Avec une entrée progressive sur les marchés, en prenant le client par la main pour le rassurer. D’abord via des experts sous contrats avec Investview et dont le métier consiste à analyser pour vous les marchés, mais surtout trouver des opportunités. Le client va alors recevoir sur son smartphone des espèces d’alertes à la bonne affaire.
« Une analyse d’un projet crypto prometteur, par exemple, avec de bonnes raisons techniques et les bonnes adresses de plateformes pour concrétiser l’investissement. Mais aussi savoir quand en sortir, car pour ça, il faut être accompagné », explique le fondateur de Learn.Do.Succeed en évoquant le service d’alertes CRYPTOcore qui signale en urgence les bons timings pour se positionner rapidement sur un actif numérique, avec des montants conseillés qui dépendent de l’approche, selon que le client soit d’humeur « safe » ou « agressive ». Mais pourquoi hésiter, si des figures d’autorité collaborant avec Investview vous assurent qu’il faut miser sur ce cheval le plus rapide ?
« Des investissements automatisés par IA »
Tout le monde ne dispose pas de suffisamment de temps libre pour accorder toute l’attention nécessaire à ces aubaines. Pour atténuer le sentiment de FOMO (fear of missing out, ndlr), cette angoisse de manquer une opportunité, Learn.Do.Succeed et iGenius ont justement noué un partenariat avec la société israélienne Endotech. « Une entreprise normalement réservée à une certaine élite sociale », affirme Maxime Pierre en détaillant l’offre partenaire. Endotech aurait développé des stratégies d’investissement automatisées « via des intelligences artificielles ».
En négociant pour le client de manière automatique sur les marchés des cryptomonnaies, la solution d’Endotech permettrait de générer des profits sans recopier des expertises et sans passer du temps sur les marchés. Un miracle de la grande finance accessible pour la modique somme de… 1 000 dollars d’investissement minimum par stratégie. Alors que l’entreprise israélienne réclamerait d’habitude 1 million de dollars de ticket d’entrée à sa clientèle institutionnelle et 125 000 dollars de frais de gestion.
Une promo qui dépasse l’entendement. Une telle démocratisation de l’investissement paraîtrait presque trop belle pour être vraie. « Et les performances affichées dépassent les 100 ou 200 %. Parce que (la crypto), c’est un marché volatile, ça fluctue de haut en bas, c’est au travers de ce marché-là qu’on peut gagner beaucoup d’argent », s’enthousiasme familièrement le jeune multimillionnaire nantais.
Naturellement, cette volatilité exubérante peut freiner certaines personnes au profil d’investisseur plus timoré, concède-t-on chez Learn.Do.Succeed. Qu’à cela ne tienne, nul besoin de quitter la constellation de services et produits financiers proposés pour trouver son bonheur ailleurs, un partenariat avec un acteur tiers de la crypto satisfera aussi les besoins de stabilité.
« La première cryptomonnaie adaptative au monde »
Via iGenius, Maxime Pierre et ses équipes proposent ainsi la très singulière NDAU, une cryptomonnaie développée par Oneiro, une société méconnue installée à Boston se revendiquant « leader mondial de solutions blockchain ». La NDAU se différencierait des autres actifs numériques par « ses structures intégrées », dotées d’un mécanisme de contrôle de la volatilité, qui stimulent le potentiel de croissance, son algorithme « plus efficace sur le plan énergétique ». Bitcoin aurait-il du souci à se faire face à la prétendue « première crypto adaptative » de la planète ?
Quelques clics sur la plateforme de données de marché de référence CoinMarketCap suffisent à dévoiler une cryptomonnaie qui ne possède pas le même éclat que sa description marketing. La NDAU affiche un prix oscillant violemment entre 9 et 10 dollars ses derniers jours, qui flirtait avec les 38$ l’unité à son sommet de juin 2021 et dont la capitalisation de marché n’apparaît même pas dans les top 100, 500, 1000 mondiaux des cryptoactifs. À l’heure d’écrire ces lignes, les volumes de NDAU échangés sur la dernière journée s’élèvent à 41$, contre 9,24 milliards $ pour le BTC à titre de comparaison.
D’ailleurs, comme il ressort de ses récents résultats financiers non audités, l’entreprise Investview a enregistré sur le premier semestre une baisse de ses revenus crypto (à 366 819 $) qui trouve pour raison principale la chute de ses ventes de NDAU (-62% par rapport à la même période en 2022).
Faudrait-il y voir un lien de causalité avec le fait que la « LDS family » et Maxime Pierre fassent alors de la retape marketing sur cette cryptomonnaie, pourtant en apparente mort clinique selon les paramètres vitaux du marché ?
Rendement garanti, ou presque
« L’intérêt, c’est qu’il est possible d’acheter de la NDAU par tranche de 1000 $. Cet investissement va être bloqué comme sur un compte épargne de garantie locative pendant trois ans. Sans rentrer dans les aspects techniques, de ce fait, les NDAU vont travailler pour vous et vous permettre de récupérer 25 % d’intérêt composé par année », loue le gourou du MLM, avec un argument mathématique imparable. « Si vous faites le calcul, cela vous permet de quasiment doubler sur trois ans votre quantité de NDAU. »
Les observateurs circonspects pourraient alors légitimement répliquer que si la NDAU est à la hauteur des promesses commerciales, pourquoi faire affaire avec LDS, iGenius & Cie ? Rien ne les empêche d’y investir via des plateformes d’échange crypto plus réputées. La NDAU apparaît effectivement sur une crypto-bourse plus connue, une seule, Bittrex. Une société américaine en faillite depuis mai 2023 et impliquée dans des poursuites judiciaires pour multiples violations de lois fédérales encadrant les titres financiers.
« Pourquoi passer par LDS pour acheter la NDAU ? Car en passant par nous, l’investisseur peut profiter d’une réduction immédiate à un prix 30 % plus bas que celui du marché. Imaginez-vous un investissement où vous réalisez déjà 30 % de plus-value à l’entrée », s’exclame Maxime Pierre en vidéo, portant certainement l’estocade aux plus méfiants.
Il serait encore longuement possible de poursuivre l’exploration critique de la nébuleuse Learn.Do.Succeed et Investview. Faisons l’économie ici d’autres éléments interpellants dans le large l’éventail de services toujours plus incroyables les uns que les autres, à l’instar de cet énième partenariat avec TravelPro by Wanderlust pour des réductions « jusqu’à -65 % sur des croisière, des billets d’avions, etc. »
Une réussite qui rapporte gros ou qui coûte cher ?
Avant d’atteindre la liberté financière, il convient d’éprouver la liberté de choisir parmi des « offres irrésistibles ». En binôme avec iGenius, LDS propose 6 packs en fonction des services additionnels désirés, coûtant de 99,99 $ à 174,99 $ par mois. Voilà le prix démocratique à payer pour atteindre l’édification intellectuelle et accéder aux outils pour en tirer parti.
À ce stade, normalement, tout le monde doit avoir trouvé son bonheur. Toutefois, Maxime Pierre sait pertinemment qu’il demeure d’irréductibles insatisfaits, consumés eux-aussi par cette fureur de réussir financièrement. Le jeune maître à penser appelle alors ses disciples à marcher dans ses pas en développant « une autre source de revenus grâce au business en ligne. Un revenu résiduel, quelque chose qui dure dans le temps comme les loyers sur le marché immobilier », dresse-t-il en simple parallèle.
Plus de capitaux, pour investir plus, et gagner plus. La boucle est bouclée. En rejoignant les « membres », quiconque peut recommander les produits et services à ses proches contre rémunération. Selon les packs d’abonnement LDS/iGenius, le client peut percevoir entre 25 et 500 $ de commission tous les mois. Et en prime, il y a des bonus.
D’un modeste revenu complémentaire au fameux plan de carrière. Voire un vrai statut de millionnaire. « C’est la magie de ce métier, puisqu’il est encore possible de toucher un pourcentage du chiffre d’affaires de l’ensemble de ses clients et de ses équipes, de 10 à 20 %. C’est extraordinaire », se félicite Maxime Pierre, avant de ponctuer non sans cynisme, « pour nous, l’humain est au centre de ce projet ».
De l’intermédiation et du conseil financiers non autorisés ?
L’usine à rêve Learn.Do.Succeed et la fabrique à millionnaires iGenius dérangent. « Il n’y a rien de plus troublant pour le bien-être et le jugement que de voir un ami devenir riche », écrivait l’historien des bulles financières, Charles Kindleberger. Dans le cas qui nous préoccupe, la gravité des circonstances dépasserait de loin la mesquine jalousie et tutoierait jusqu’à l’abus de faiblesse.
Contactés par Numerama, afin de clarifier la situation, ni l’entreprise Investview ni Maxime Pierre n’ont encore fourni de réponses pour dissiper la suspicion entourant les activités commerciales et démentir les incriminations contre d’iGenius et de Learn.Do.Succeed qui remontent du public.
Leurs offres indiscutablement attractives ne se relaient pas que dans des groupes fermés de messagerie ou des conférences promotionnelles filtrées, mais sont largement diffusées sur les réseaux sociaux. Seulement voilà, ces sympathiques « traders d’Instagram » et volontaristes « éducateurs crypto » font miroiter une réussite financière avec des performances irréalistes et commercialisent manifestement des produits et services sans l’autorisation requise de l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Circonstance aggravante, plutôt que de retirer leurs gains potentiels, les clients de LDS/iGenius sont encore récompensés lorsqu’ils génèrent des revenus d’affiliation, selon la structure de marketing multi-niveaux dont l’Autorité dénonce les pratiques agressives depuis des années. Des signalements ont déjà trouvé écho auprès de l’AMF.
Interrogée par Numerama, le gendarme financier français n’a pas dérogé au strict secret professionnel et n’a pas commenté les cas particuliers de Learn.Do.Succeed et iGenius. Mais, s’il fallait le rappeler, tout ce avec quoi jonglent ces sociétés est légalement encadré. La place financière française où elles opèrent, les produits qu’elles commercialisent et même l’information qu’elles diffusent aux investisseurs ou épargnants tombent dans un cadre de réglementations, de régulation et de supervision.
Sans être exhaustif, pour proposer de l’investissement en France, toute société doit être enregistrée comme PSI et être répertoriée sur l’annuaire Regafi. Pour conseiller en investissement financier, toute personne devra être immatriculée dans le registre unique tenu par l’ORIAS. Tout démarcheur doit être titulaire d’une carte de démarchage. Et tout intermédiaire qui propose des services relatifs à l’investissement en crypto-actifs doit obligatoirement être enregistré comme PSAN.
Blacklist et enquêtes judiciaires
Il convient également de porter une attention particulière au fait que l’Autorité des marchés financiers avait déjà tiré la sonnette d’alarme en avril 2019 sur l’entreprise Kuvera qui faisait sans aucune autorisation de la promotion de trading sur des produits hautement spéculatifs, notamment auprès du jeune public. L’AMF recommandait à l’époque de ne pas donner suite aux sollicitations de Kuvera et de ne pas les relayer auprès de tiers, « sous quelque forme que ce soit ».
Faisant l’objet d’une mise en garde publiée par le gendarme financier, Kuvera figurait désormais sur les listes noires des sociétés et sites non autorisés. Un marquage au fer réglementaire que l’autorité financière belge, la FSMA, avait reproduit à son tour quelques mois après son homologue française, estimant que Kuvera exhibait en plus des caractéristiques d’une fraude pyramidale.
« L’intégralité des informations obtenues ont été transmises aux autorités judiciaires, afin que celles-ci puissent entamer des poursuites sur le plan pénal », a d’ailleurs confirmé cette semaine la FSMA, interpellée sur un mystérieux business. Or, il s’avère que Kuvera était l’ancienne appellation commerciale de l’actuelle entreprise iGenius, la filiale d’Investview et partenaire de Learn.Do.Succeed portée par Maxime Pierre.
Et iGenius apparaît aussi depuis novembre 2021 sur les radars de la SEC. L’autorité des marchés des États-Unis l’a assigné, avec sa maison-mère, à produire des documents officiels sur l’offre et la vente de produits en cryptomonnaies ainsi que sur le modèle d’exploitation de son programme de marketing multiniveau par abonnement. Investview croit savoir que le régulateur américain enquête sur d’éventuelles violations des lois fédérales sur les titres financiers, note-t-elle dans son rapport, précisant travailler avec un avocat sur la question.
Affaire à suivre. Sur les réseaux inévitablement. Et devant les tribunaux, plausiblement.
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