Il fallait bien que quelqu’un le fasse. Mise en échec lors des élections régionales, pour lesquelles elle était tête de liste UMP à Paris (42,05 %), la secrétaire d’Etat à l’écologie Chantal Joanno a trouvé le coupable idéal. « Collectivement droite et gauche avons fait une mauvaise campagne. Twitter nous a fait beaucoup de mal, Internet aussi en diffusant des rumeurs absolument ignobles« , a-t-elle ainsi témoigné dans un article du Monde. Peut-être voulait-elle parler des rumeurs sur son adversaire Ali Soumaré ?
Quoi qu’il en soit, la déclaration de Mme Jouanno est d’autant plus amusante que sous l’article du Monde figure un lien vers un article du même journal, intitulé « Sur Internet, les militants UMP se retournent contre Sarkozy« . Fichu Internet. Fichu Twitter. Ils parviennent même à retourner les propres troupes de l’UMP contre leur maître ! C’est dire si la bête est cruelle.
Il faudra un jour que Mme Jouanno réalise qu’il est aussi absurde de dire « Twitter nous a fait beaucoup de mal » ou « Internet a diffusé des rumeurs absolument ignobles », que de dire « le téléphone portable nous a fait beaucoup de mal » ou « le papier des magazines a diffusé des rumeurs absolument ignobles ».
Twitter et Internet n’existent pas. On ne leur serre pas la main. On ne les croise pas au marché le dimanche matin. Ils ne s’engouffrent pas le soir dans des métros bondés après une dure journée de travail.
Twitter et Internet n’existent pas. La société civile qui s’y exprime, elle, en revanche, existe bien.
Peut-être un jour l’UMP l’entendra-t-elle, plutôt que de lui faire la guerre.
Peut-être même, allez, osons… Peut-être même un jour l’écoutera-t-elle.
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