Google veut se montrer déterminé à combattre la censure en Chine et à l’encontre de l’ensemble des pays qui filtrent le web. Auditionné par le Congrès américain mercredi, le directeur des relations publiques de Google Alan Davidson a ainsi suggéré que les Etats-Unis cessent d’aider les pays en développement dès lors que leurs gouvernement imposent chez eux une censure d’Internet. Et pour les convaincre, il a mis la langue de bois de côté. « Il a dit que la censure était devenue plus qu’un problème de droits de l’Homme, et qu’elle entravait les bénéfices des entreprises étrangères qui se basent sur Internet pour atteindre leurs clients« , raconte ainsi le New York Times.
Le business sera-t-il un meilleur argument que les droits de l’Homme ? Seuls les plus naifs ou les moins cyniques pourraient en douter. Selon Google, il faut unir le maximum de forces pour faire pression sur les pays qui censurent le net. Aussi bien les entreprises que les gouvernements. La firme de Mountain View souhaite par exemple que les accords internationaux de libre-échange imposent aux Etats qu’ils ne filtrent pas Internet chez eux – alors que l’ACTA prévoit justement le contraire, en généralisant le filtrage de certains sites Internet susceptibles d’aider à la contrefaçon.
Google estime qu’une quarantaine de pays actuellement censurent activement Internet, et affirme que 25 gouvernements ont bloqué Google ces dernières années.
Si le gouvernement américain voulait vraiment combattre la censure, il devrait cependant commencer par condamner ses propres entreprises lorsqu’elles collaborent à la censure en vendant en toute connaissance de cause les produits et les services qui permettent le filtrage. C’est notamment le cas notoire de Cisco, qui équipe la « grande muraille virtuelle de Chine ».
Toute autre politique serait équivalente à de grandes déclarations d’honneur faites par le gouvernement sur la nécessité de la paix dans le monde, pendant que ses services fiscaux encaissent les impôts payés par ses vendeurs d’armes.
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