Est-ce au site web ou à l’internaute de décider quels sont les éléments qui seront affichés dans le navigateur ? Certains sites n’apprécient pas vraiment de voir des extensions pour navigateur web contourner ou « altérer » – côté client – les fonctionnalités déployées, comme un compteur ou un flux d’actualités. C’est le cas de Facebook, qui a récemment mis sous pression le concepteur d’un script Greasemonkey.

Les utilisateurs de Facebook le savent bien. Certains contacts ont une activité débordante sur le réseau social. Ils s’inscrivent dans de nombreux groupes, s’invitent dans plusieurs pages de fan et jouent à tout un tas de jeux et d’applicationsÉvidemment, ils ont tout à fait le droit de profiter du site comme ils l’entendent. Cependant, tout le monde n’est pas forcément intéressé par ce type d’actualités.

Pour gérer son flux de nouvelles, Facebook propose une option permettant de masquer l’ensemble des mises à jour d’un contact ou de bloquer les actualités d’une application bien précise. Si la fonctionnalité est pratique, un script Greasemonkey (une extension conçue pour les navigateurs, comme Firefox) fait peu ou prou la même chose. Cela s’appelle « Facebook Purity » et cela permet à l’utilisateur de masquer toutes les mises à jour qu’il jugera inintéressantes.

Or Techdirt rapporte que Facebook a cherché à intimider le concepteur du script Greasemonkey, en l’obligeant à changer de nom, en invoquant une violation de la marque du réseau social. Peu désireux d’affronter en justice une entreprise qui pèse désormais plusieurs milliards de dollars, le développeur a obtempéré en renommant son application en « Fluff Busting Purity« . Mais cela n’a pas contenté l’entreprise.

Comme le rappelle Mike Masnick, les menaces de Facebook contre ce script ne peuvent pas aller bien loin. En effet, l’ensemble du script agit du côté client, c’est-à-dire au niveau du navigateur. Cela n’affecte en rien Facebook. D’une certaine façon, ce n’est pas si différent d’autres extensions Firefox qui bloquent certains éléments dans une page web, comme des bannières flashs, des images ou certains codes JavaScript.

Cela n’est pas sans rappeler les protestions de l’hébergeur de fichiers MediaFire, qui s’était plaint auprès de Mozilla à propos d’une extension qui permettait de contourner le compte à rebours mis en place pour faire patienter les internautes ne disposant pas d’un abonnement payant au site web. En réalité, les exaspérer suffisamment pour qu’ils optent pour une solution beaucoup plus rentable pour l’entreprise, en prenant un abonnement payant.

« Le site d’hébergement de fichiers MediaFire semble penser que, lorsque vous suivez un lien pour télécharger un fichier depuis son service, il a le droit de contrôler votre navigateur. C’est un encore un nouvel exemple d’un site web oubliant que c’est votre ordinateur, et ce n’est certainement pas à lui de décider de quelle façon vous souhaitez afficher et interagir leurs pages web » avait déclaré Fred von Lohmann, de l’EFF.

De la même façon, c’est l’utilisateur qui doit déterminer quels éléments il souhaite voir sur une page web. Il doit pouvoir indiquer à son navigateur les éléments autorisés ou non, même si cela se manifeste par l’utilisation d’une extension ou d’un script bien précis.

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