La gratuité des services d’informations proposés par les moteurs de recherche continue de faire polémique outre-Atlantique. La presse traditionnelle, ne parvenant pas à adapter efficacement son modèle économique à l’heure du tout numérique, continue donc d’accuser Google de tuer la profession en aspirant les contenus des autres. C’est le discours qu’a tenu Rupert Murdoch hier soir à l’occasion d’une réunion du National Press Club à Washington.

Pour le patron de News Corp, il y a un vrai problème avec le modèle économique de Google News. Comment se fait-il que le géant du web génère autant d’argent avec le travail réalisé par d’autres ? « Ça génère beaucoup d’argent, mais son contenu provient essentiellement des journaux » a-t-il ainsi affirmé. « Je pense qu’ils [les responsables de Google ndlr] doivent y mettre un terme » a-t-il poursuivi, tout en appelant la presse américaine à faire front comme un seul homme.

L’une des solutions envisagées est celle déjà mise en pratique par le Financial Times. Le quotidien britannique ne publie que les titres et les premières lignes de ses articles, mais le reste du contenu n’est accessible qu’en échange d’un juste paiement. C’est un processus inévitable, selon lui, si les journaux veulent survivre dans une époque vouée à la dématérialisation.

Ce n’est pas la première fois que le magnat des médias s’en prend ainsi aux services comme Google News. Dès 2007, l’homme d’affaires australo-américain fustigeait déjà le modèle gratuit financé par la publicité. « Internet apprend aux gens chaque jour à s’attendre à ce que tout soit gratuit. Il faut donc que tout cela soit financé par la publicité » avait-il lancé au Times. Il faut dire que l’empire de News Corp comporte de nombreux groupes médias : The Sun, The Times, Wall Street Journal, Fox News, 20th Century Fox. Leur pérennité et leur rentabilité est donc un enjeu stratégique pour Rupert Murdoch.

Pourtant, une étude du cabinet Outsell publiée en début d’année risque fort de calmer les ardeurs de l’homme d’affaires. Les conclusions de l’enquête révèlent qu’une petite moitié , 44 %, des internautes ne font que parcourir les gros titres des journaux, sans cliquer sur les liens pour approfondir le sujet et découvrir l’ensemble du contenu. Un peu comme lorsqu’un passant parcoure la devanture d’un kiosque à journaux pour voir les grandes tendances de l’actualité.

Du côté de l’Hexagone, citons l’exemple du Monde qui a commencé depuis quelques jours à réserver exclusivement certains de ses articles aux abonnés payants. Comme nous l’écrivions alors, plusieurs gammes de prix sont proposés, allant de 6 euros par mois pour la lecture sur Internet uniquement à 29,90 euros par mois pour une offre dite « quadriple play » qui permettra l’accès au Monde sur le site internet, sur iPhone et l’iPad, ainsi que l’envoi de la bonne vieille version imprimée sur du papier recyclé.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !