On le sait, Rupert Murdoch ne porte pas le modèle gratuit de l’information dans son coeur. L’homme d’affaires, qui a bâti un véritable empire des médias, ne peut tout simplement pas accepter qu’un nouveau moyen de communication, Internet, vienne remettre en cause des décennies de modèle économique de la presse.L’information gratuite ne doit pas exister, et il fera tout son possible pour y mettre fin.
Ainsi donc, Rupert Murdoch se plait depuis quelques années à pousser des cries d’orfraie sur le danger que représente un service comme Google News. Selon lui, le géant du web vampirise les contenus générés par les autres en agissant comme « un parasite » (bien qu’à ce petit jeu là, Rupert Murdoch n’est pas tout blanc). À plusieurs reprises, il a menacé de dé-référencer purement et simplement les titres possédés par News Corp, sa société.
Mais jamais le magnat des médias n’a mis ses menaces à exécution. Tout juste a-t-il essayé récemment de liguer l’ensemble de la presse américaine contre Google pour le faire reculer. Comme nous l’expliquions alors, l’une des pistes suggérées était de ne diffuser que les premières lignes des articles sur Google News, tandis que le reste ne serait accessible qu’en échange d’un abonnement ou d’un paiement ponctuel. Pour Rupert Murdoch, c’est la survie de la presse dans le processus de dématérialisation qui est en jeu.
Or, si pour l’heure la classe politique ne s’est pas vraiment intéressée à ce débat, Rupert Murdoch a sans doute eu la désagréable surprise d’apprendre que Gordon Brown, le premier ministre britannique, ne croit pas vraiment au modèle du payant en ligne. Dans un entretien à Radio Times, le politique a déclaré que « les gens ont pris l’habitude d’obtenir du contenu sans payer« . « Je ne pense pas que vous serez en mesure de mettre du contenu derrière des barrières payantes » a-t-il poursuivi, estimant que les gens ne suivront pas ce modèle.
« Les gens vont évidemment payer pour du contenu en ligne, et devraient payer pour certains contenus » a-t-il rappelé. Mais pour ce qui est de l’information en ligne, la tendance ne pourra pas être inversée. En revanche, Gordon Brown a renouvellé son soutien au modèle permettant de financer la BBC, modèle qui repose sur une taxe audiovisuelle. « Toute proposition visant à réduire drastiquement le financement de la BBC ou son indépendance est une erreur monumentale » a-t-il asséné.
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