Un virus détecté au Japon est particulièrement vicieux : il s’introduit dans le poste de la cible pour établir la liste des contenus pornographiques récupérés ou visités sur Internet. Ensuite, il incite l’internaute à dévoiler son identité, pour le faire chanter par la suite et réclamer une rançon.

Amateur de contenus pornographiques, il va vous falloir être particulièrement prudent ces prochains jours. Surtout si vous ne souhaitez pas que votre passion secrète soit dévoilée au plus grand nombre. En effet, le virus Kenzero – détecté pour la première fois au Japon – est particulièrement vicieux dans son domaine : non content d’investir votre disque dur, il s’emploie à l’analyser, ainsi que l’historique d’Internet Explorer, afin de dresser une liste des fichiers piratés provenant de sites pour adultes.

Selon Trend Micro, une société nippone spécialisée dans l’édition de solutions dédiées à la sécurité informatique, ce cheval de Troie est apparu sur certains réseaux peer-to-peer, comme Winny. Si d’ordinaire, les utilisateurs des logiciels de P2P essaient d’être prudents pour ne pas télécharger du contenu suspect, ici la situation est tout autre. En effet, Kenzero se fait passer pour un jeu vidéo hentai, ces fameux jeux nippons mettant en scène un personnage principal dans des situations plus ou moins… « compliquées ».

Sans surprise, Kenzero exploite au maximum les désirs de l’internaute, puisqu’il promet de délivrer son contenu pornographique dès que l’utilisateur aura renseigné quelques triviales informations. Mais en réalité, il ne s’agit pas d’informations si triviales que ça, puisqu’elles concernent l’identité de la personne. Citons ainsi le nom, la date de naissance, l’adresse ou encore le salaire. Or, une fois le scan réalisé et l’obtention des informations menée à bien, Kenzero passe à la prochaine étape. Le chantage.

L’internaute reçoit alors un e-mail exigeant le paiement d’une rançon de 1 500 yens (environ 12 euros) pour éviter de dévoiler son identité. Dans le cas contraire, Kenzero menace de diffuser l’ensemble des informations collectées sur un site web (listing des fichiers pornographiques, historique du navigateur, captures d’écran et informations personnelles). Une situation délicate qui a manifestement contraint pas moins de 5 500 internautes nippons, rapporte la BBC.

Ce n’est pas la première fois que le piratage est utilisé comme prétexte pour faire chanter des individus. On se souvient ainsi de l’affaire Techland, où une avocate avait été condamnée par ses pairs à 6 mois d’interdiction d’exercer avec sursis il y a deux ans, au motif qu’elle avait violé le code de déontologie des avocats.

L’avocate avait à tort misé sur « ne formulation agressive, destinée à provoquer des paiements » pour obtenir le versement rapide de 400 euros pour éviter une plainte pénale dans une affaire de contrefaçon présumée d’un jeu vidéo Citons également une affaire récente de deux avocats du cabinet Davenport Lyons qui ont été confrontés au Conseil de discipline des avocats britanniques.

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