Peut-on être plus grotesque que le sénateur Jean-Louis Masson ? Le mois dernier, l’ancien membre de l’UMP a déposé une proposition de loi pour interdire l’anonymat aux blogueurs, et les obliger à divulguer leurs nom, prénoms, numéro de téléphone, adresse e-mail et adresse de domicile. Un texte équivalent en Chine ou en Iran aurait tout de suite soulevé l’indignation du nouvel amoureux de la liberté d’expression sur Internet, Bernard Kouchner, qui n’a pas pipé mot contre le sénateur.

Mais on a compris assez vite que Jean-Louis Masson n’en avait rien à faire d’Internet, et profitait simplement de sa position au Parlement pour régler un petit conflit personnel de politique locale. Il accuse un élu UMP de la région de Metz d’avoir monté un blog anonyme pour le dénigrer en campagne électorale, lequel l’accuse en retour d’avoir lancé une campagne de spams anonymes.

Or le sénateur aurait été selon l’Express l’auteur en 1983 de tracts diffamatoires et anonymes… à propos de lui-même. Alors qu’il pensait en attribuer la paternité à son adversaire, il avait dû se retirer de la course aux municipales de Metz après le pot aux roses découvert.

Une histoire qu’il refuse aujourd’hui de commenter : « Sur internet les gens sont des cons, tournez la merde si vous voulez« , aurait-il lancé à la journaliste Aude Barron avant de raccrocher.

« Je n’ai pas à répondre à Internet« , avait-il dit la veille au Post.

Encore un qui croit que l’on peut croiser Internet au marché le dimanche matin pour lui serrer la main….

Aujourd’hui, invité sur RMC, Jean-Louis Masson a une nouvelle fois défendu sa proposition de loi, en reconnaissant sans la moindre espèce de gêne qu’il n’y connaissait rien dans les nouvelles technologies et Internet, et que ça l’intéressait pas. Seule sa secrétaire utilise le net, parfois.

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